J'ai découvert cet album peu de temps après sa sortie, il y avait un titre qui passait souvent sur France Inter (je ne remercierai jamais assez France Inter pour leur programmation musicale, si tout part au moins les titres qu'ils diffusent restent pas trop mauvais, au moins bien meilleurs que sur bien d'autres stations), ça devait être hole in the middle, qui fait "everybody's got a hole in the middle/everybody wants to play with the devil", et c'est assez représentatif du style d'Emily Jane White, une punk qui ramène des violoncelles et des pianos à ses concerts.
Car, oui, Emily Jane White a été punk à Bordeaux. Je suppose que c'est là qu'elle a rencontré les gens de Talitres qui l'ont fait signer.
On disait qu'au moment où Alela Diane régnait en maitresse sur la folk américaine, une seule personne lui arrivait à la cheville, et je dirais même un peu plus haut que la cheville, Emily Jane White. J'ai lu dans sa bio qu'elle est né dans un coin paumé sur la côte californienne, du coup elle s'ennuyait beaucoup et avait du temps pour réfléchir à la vie, à la mort, aux paquerettes, aux robes de mariées et aux falaises, la base quand tu vis sur le littoral.
Et c'est déjà l'ambiance de son premier album, un peu gothique, un peu à la Tim Burton, des histoires d'amour qui finissent mal avant d'avoir commencé, des corbeaux, des courants d'air étranges, des esprits, des coups de feu, des filles qui découchent, les diables, terriblement plus séduisants que les anges, ne sont jamais loin.
A coté des hits gigantesques que sont hole in the middle et bessie smith, il y a aussi des morceaux plus cools, comme Time On My Side, l'histoire d'une fille qui se fait prendre en stop par un routier, et qui se demande quoi faire quand on a le temps de son côté, petite chanson cool à écouter le dimanche sous la couette.
Des morceaux terriblement flippant comme The Demon, je sais pas, en fait pour pas mal de chansons que j'écoute je regarde les paroles, pour cet album ça m'est jamais arrivé. J'imagine juste un gros cambion qui veut vous buter avec une épée à deux mains et qui surgit de nulle part, je me dis que je vais perdre mon perso en trois coups. Mais en fait ça doit faire référence à un autre truc, un sentiment ou une idée.
Ouaip, c'est ça Emily Jane White, de l'heroic fantasy à l'état pur, tellement pur que ça n'y ressemble pas.
A écouter avec la plus grande délectation. Les autres albums sont sympas aussi, même si ils n'égalent pas celui-là, la dame sait ce qu'elle fait, ils se tiennent bien par contre, et après quelques écoutes ils rentrent dans la tête. Mais ils sont moins évidents, c'est sûr.
Ça doit être sacrément sympa à voir sur scène, je ne me souviens pas d'y avoir été.