Beyoncé vole de ses propres ailes

Le premier album de Beyoncé pourrait être un symbole de ce qu'a été la fusion entre le RnB et la Pop dans les années 2000. Comme ça se faisait beaucoup durant cette période, ce sont les singles qui ouvrent l'album. Et quels singles !

Entre Crazy in Love, Naughty Girl et son sample génial qui colle comme un gant au morceau et enfin Baby Boy avec Sean Paul, incontournable en 2003, on démarre avec du très lourd.

Tout l'album est conçu de façon à nous montrer que Beyoncé a une très belle voix, et si c'est un peu lassant à la longue, il faut bien le reconnaitre : elle est à l'aise dans beaucoup de registres.

Les productions sont typiques de 2003 avec tous les travers que ça implique, mais pour ma part ça ne me dérange pas, je trouve que ça a un certain charme. Dans l'édition européenne de l'album on retrouve un morceau produit par les Neptunes, Work It Out, et ça s'entend très rapidement. L'instru repose sur une boucle pas exactement sur le temps avec des sonorités propres au duo de producteur, et ça fait toujours une belle collaboration en plus au compteur.

Par contre j'avoue que j'ai du mal avec la mièvrerie qui termine le disque, Daddy. C'est mignon comme tout, mais j'ai eu l'impression d'écouter L'homme de ma vie de Lorie en mieux écrit, mieux produit et évidemment mieux chanté. C'était vraiment une autre époque où quand on était une pop star et tant qu'à faire une femme, il fallait à tout prix faire un titre où on est très gentil avec l'un de ses deux parents. La figure du père devient le modèle pour tous les hommes que Beyoncé va côtoyer dans ce titre, et on est forcément très éloigné de la notion de femme indépendante qu'elle va énormément développer sur le tard dans sa carrière. C'est un contraste amusant à constater de nos jours.