Je ne suis pas sûr qu'avouer sur Sens Critique mon goût pour les chansons de Dalida soit une bonne chose pour améliorer mon image de marque.
Au mieux, on va me prendre pour une vieille folle et les homophobes qui suivaient mes critiques vont me lâcher... Mais qu'ils partent !
Au pire, je vais passer pour un mec aux goûts de chiotte et la totalité de mes followers va partir rejoindre les rangs de Sens Critiqueurs aux goûts emplis de respectabilités.


Tant pis, je ne vais pas me changer pour gagner des points sur un réseau social, même pas pour Sens Critique



Dalida mon amour*



J'ai toujours aimé les chansons de Dalida et certaines font parties de mon panthéon musical comme Il venait d'avoir 18 ans ou Mourir sur scène, chansons auxquelles je loue un véritable culte.


Par contre, et c'est dommage pour la dame au strabisme convergent, je n'ai jamais supporté les orchestrations de ses chansons, surtout dans sa période disco où certains titres donnent envie de se donner la mort ou de se crever les oreilles…



Hommage par Ibrahim Maalouf



Barclay, le label historique de la chanteuse italo-égyptienne décédée en 1987 propose à la star de l'embouchure de trompette Ibrahim Maalouf de revisiter ses chansons.


On comprend les motivations du label, un moyen simple de se faire de la thune et M. Pokora ne devait pas être disponible.


Ibrahim Maalouf, en interview, raconte qu'il a accepté au moment où le label a accepté ses conditions : Pouvoir faire les choses selon ses envies, travailler avec les artistes de son choix sur les chansons choisies par lui et avec l'orchestration qui lui plaisait.



Des premiers pas hésitants



Au début, j'y suis allé à reculons… Par principe, je n'aime pas les albums hommage, machine à cash de labels en perte de vitesse.


Le premier titre, Bambino avec Alain Souchon je pensais du mal. Si ce n'est la trompette chaude de l'homme-orchestre. Une reprise un peu trop sage même si le big band derrière Souchon ajoute une force qui semblait manquer à la version originale.


Come Prima n'est pas une chanson de Dalida. Cette chanson absolument magnifique de 1957 interprété avec l'accent Bel Canto de Tony Dallara dont on connait mieux la version de Cliff Richard dans les années 60.
Dalida la chantée mais en français sous le titre Tu me donnes. L'orchestration un poil soul ne me convainc pas plus que le timbre de voix de Ben l'Oncle Soul



Virage à 180°



Mon vrai premier choc. La version de J'attendrai avec Melody Gardot.
La version disco de Dalida n'est vraiment pas terrible.
Ibrahim Maalouf ne fait pas que s'humecter l'embouchure, il chante aussi. Et les deux timbres de voix, celui de Melody Gardot et le sien s'accorde à merveille. L'orchestration est audacieuse avec ses accents bossa Nova qui n'aurait pas déplu à Henri Salvador. Une excellente reprise.


Deuxième claque : Paroles, paroles (j'dis plus rien, j'ai écrit une critique rien que pour ce titre)



Les morceaux de bravoures ensuite s'enchainent.



Il venait d’avoir 18 ans, une version instrumentale sobre mais qui fait le job à merveille. J'adore cette chanson.


Laissez-moi danser interprété par Izia dans une version piano voix qui file des frissons, je vous assure. Le plus grand titre ou presque de cet album.


Ou presque car Arno reprend une chanson méconnue de la chanteuse populaire Je me repose dans une interprétation vraiment somptueuse avec un final, à la trompette, somptueux.


C'est avec ces deux pistes qu'on se dit que l'album va plus loin que le course aux pépettes. Arno ne semble pas du style à faire une reprise pour de la maille. C'est un punk, le mec. Et s'il collabore à une telle entreprise, c'est qu'il doit y avoir quelque chose de grand et de sincère derrière. Ibrahim Maalouf avoue qu'il a été dur à convaincre. Merci Arno de t'être laissé convaincre, tu viens de signer un grand titre.


En fait tous les featurings semblent vraiment être à leur place. Le morceau interprété par Mika est bon (qui l'eut cru ?), le timbre de Rokia Traoré porte le texte de A ma manière comme Thomas Dutronc et une belle découverte clos l'album avec la voix de Golshifteh Farahani


Au final cet hommage est une vraie réussite et je ne peux que vous conseiller en première écoute :



*Du titre d'une compilation de 1989 (non référencé sur SC), ceci ne reflète pas mes véritables sentiments.

Gwangelinhael
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le 15 janv. 2018

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