Le nouvel album de The Aristocrats est enfin disponible, et dieu sait qu'il était attendu. J'étais devenu accro au groupe depuis leur album éponyme ainsi que leurs différents lives que l'on peut trouver sur Youtube. Leur premier album avait été une claque mais la polyphonie et la complexité de certains titres le rendait difficilement accessible (je pense surtout à Blues Fuckers et See you next Thuesday qui sont des schmilblicks techniquement fabuleux mais qui ont tendance à faire décrocher l'auditeur), cependant deux excellents titres ressortaient du lot: Bad asteroid (qui est leur "tube") et Flatlands (un morceau aux ambiances aériennes et largement influencé par la musique d'Eric Johnson).
Le trio remet le couvert avec Culture Clash toujours instrumental, cet album est très difficile à la première écoute, ça part dans tout les sens, les riffs et les solos s'enchainent et les mélodies et phrasés accrocheurs sont difficilement décelables. On retrouve l'impression que nous ont laissé les schmilblicks du précédent album (dans le morçeau Louisville Stomp). Mais au bout de quelques écoutes, l'enthousiasme revient et on se laisse emporter par la virtuosité et la richesse de la musique.
Ceux qui connaissent le groupe savent de quoi je parle, pour apprécier leur musique, il faut aimer la technique et ces gars là sont plus que des experts en la matière.
Guthrie Govan, le guitariste aujourd'hui mondialement reconnu pour ses projets studio et ses masterclass autour du monde livre une fois de plus une performance .... qui laisse sans voix, il y a des fois où je me demande si il est humain, bref, il est pour moi un des meilleurs guitaristes du monde en terme de technique.
Le batteur et créateur du groupe Marco Minnemann est tout aussi impressionnant que son collègue six-cordiste, ses rythmes fous et saccadés sont la base de la musique du groupe (il est le compositeur principal) et quand on voit le CV du bonhomme on comprend qu'on à affaire à une machine de guerre (Joe Satriani, Steven Wilson et Dream Theater pour ne mentionner que les principaux).
Le jeu extraterrestre du bassiste Bryan Beller (Steve Vai, Zappa plays Zappa, Mike Keneally) vient parfaire l'alchimie de cette musique et créer les nappes d'ambiances qui font la richesse de certains morceaux (Living the dream).
Pour résumer, c'est un mélange détonnant de jazz, de métal progressif et de fusion que je recommande à tous les guitaristes, batteurs ou bassistes amoureux de technique mais également à n'importe quelle personne aimant le jazz, le métal ou la musique sortant de l'ordinaire. Un album difficile à écouter, complexe mais qui l'assume totalement et qui mérite une écoute attentive.
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