Crazy Nights
5.4
Crazy Nights

Album de KISS (1987)

Les gars, nous sommes dans la merde, autant les albums précédents étaient de franches réussites (du moins à mon humble avis) autant Crazy Nights est une grande déception. C’est sans hésiter l’un des albums que j’apprécie le moins dans la discographie du groupe, l’autre étant malheureusement le suivant. Il ne faut pas non plus mettre l’intégralité des chansons à la poubelle mais sincèrement avec Crazy Nights KISS se transforme en sous-Bon Jovi, et je ne suis pas un grand fan de Bon Jovi (mis à part deux ou trois chansons). Ici le groupe nous offre une surenchère de clichés des années 80 ainsi qu’une pelleté de synthés ridicules. De ce fait les quatre gars semblent avoir perdu en intensité, en particulier par rapport aux deux albums précédents. D’ailleurs c’est à croire que le duo Stanley/Simmons n’étaient eux non plus par très fans, une seule des chansons est encore de temps en temps jouée en Live. Et pourtant, peu de temps après sa sortie Crazy Nights a pu obtenir le statut disque de platine au Canada et aux Etats-Unis.
La pochette fait elle aussi très 80s. On y retrouve les quatre membres, Paul Stanley, Gene Simmons, Eric Carr et Bruce Kulick dans se qui semble être un miroir brisé. C’est pas très original et pas super beau non plus mais c’est tout de même moins kitsch que tous les albums précédents lors de la période sans maquillage.


Crazy Nights s’ouvre sur la chanson titre et c’est l’une des moins pires ici présentes. Elle fait très Paul Stanley, c’est lui qui chante en même temps et au moins elle possède l’avantage d’avoir un refrain entêtant. Mais réellement la chanson n’est pas spécialement grandiose, au moins elle n’est pas énervante c’est déjà ça. C’est sympathique sans plus…donc le reste s’annonce mal. Petite chose étrange l’album est majoritairement écrit et chanté par Stanley, à croire que Simmons glandait à nouveau.
I’ll Fight Hell to Hold You commence très bien, le riff de guitare et la batterie sont lourd lors de l’intro mais le reste tombe à plat. On est en présente du fameux syndrome Paul Stanley qu’on a pu voir à de nombreuses reprises sur les précédents albums. Sauf que là c’est juste inintéressant. Malheureusement je risque de répéter ces phrases plus d’une fois dans cette critique.
C’est moi où j’ai déjà entendu cette chanson ? En tout cas le riff de base sur Bang Bang You ressemble beaucoup à celui de Crazy Nights et le refrain un peu aussi. C’est une chanson très cliché pour KISS, ça parle de cul et voilà quoi c’est tout. Sauf qu’encore une fois c’est juste insipide.
Mais heureusement Gene Simmons vient nous sauver avec No, No, No! C’est à croire qu’on est sur Animalize, l’intro à la guitare de Kulick est digne d’un jeune Eddie Van Halen sous speed. Il prouve à nouveau qu’il est un excellent guitariste. Gene semble reprendre sa personnalité du Démon, ce qui colle parfaitement avec la lourdeur des instruments. C’est sans hésiter une seule seconde que je peux dire que c’est la meilleure chanson de l’album, c’est surtout la plus intéressante.
Même si Gene reste pour Hell or High Water, c’est Bruce Kulick qui prend sa place à la basse…pour je ne sais quelle raison. Alors c’est peut-être parce que je préfère Gene à Paul mais à nouveau j’apprécie le titre même si c’est un cran en-dessous du précédent. En fait je me demande bien si Gene croyait qu’il était encore sur Asylum ou Animalize.
Et Paul Stanley vient tout foutre en l’air avec trois tonnes de synthés sur son horrible My Way. C’est horrible ! Trop de synthés ! Aaaaaaaarg ! C’est juste insuportable, même Bon Jovi n’en fait pas autant. Il se prenait pour qui là Bonnie Tyler ou quoi ?
When Your Walls Come Down n’est pas spécialement meilleure, c’est supportable mais le syndrome Paul Stanley est bel et bien présent.
On continue les clichés avec la power-ballade de l’album, Reason to Live. Après deux chansons plates comme Kate Moss, Paul Stanley nous sert de la soupe ! Pas surprenant de retrouver Desmond Child à l’écriture, c’est un habitué des chansons très marquées 80s et de la surenchère de synthé.
Bon Simmons ne peut pas toujours sauver les meubles, son titre Good Girl Gone Bad n’est pas spécialement mauvais mais au moins on se fait pas chier comme un rat mort. C’est déjà ça !
Je crois que la présence bien trop nombreuse de synthés vient de me donner un ulcère. Turn On the Night est à nouveau une chanson insupportable signée Paul Stanley. Et je vous conseille vivement de zapper sans broncher.
Dès son intro on sait d’avance que Thief in the Night va être couillu et typique de Gene Simmons. Sans être le titre le plus couillu ni le plus marquant, ça reste vraiment bon. Comme quoi ! C’est ce que je disais, Simmons s’en sort bien mieux que Stanley. Wendy O. Williams a enregistré une version tout à fait similaire sur sur album W.O.W., rien de surprenant vu qu’il a été produit par Simmons et que tout le groupe y figure. Les deux versions se valent, j’ai tout de même préférence pour celle de Gene vu que la chanson fait très KISS déjà de base. D’ailleurs je parlerais peut-être de cet album un de ces jours vu son côté KISS très marqué.


Si je devais résumer simplement l’album, ça ressemble à ce qu’Alice Cooper a pu faire dans les années 80 quand il a fait son come-back après avoir arrêté l’alcool, mais en pire. Les albums étaient insipides et très décevants par rapport au reste de la carrière du Coop. KISS a malheureusement sombré dans le problème du Rock à cette époque. Le son s’est allégé, les synthés arrivent en renfort et on a sincèrement l’impression de recevoir des paillettes dans la gueule à chaque chanson. Du coup Crazy Nights semble être un album Pop bien trop similaires à ses congénères de cette période maudite où mes les plus grands se sont cassés les dents. C’est à croire que seul Gene Simmons a capté qu’il bossait sur un album de KISS et non sur son propre album solo, contrairement à la fadeur de Paul Stanley. Malheureusement la suite n’est pas franchement, Hot in the Shade est un bien pire album.


P.S. : Moi qui avait peur que cette critique soit trop courte et difficile à écrire, je m’étais bien trompé.

Hairy_Cornflake
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le 14 nov. 2014

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Hairy_Cornflake

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