Corps & armes
7.7
Corps & armes

Album de Étienne Daho (2000)

Dire qu'on est "fan" d'Etienne Daho peut, dans certains cas, détruire toute forme de crédibilité devant vos amis ou votre copine.

Pour pas mal de raisons, Etienne Daho reste, à mon grand regret, un de ces artistes dont je parle uniquement avec un cercle (très) restreint.
Parce qu'au final, dans l'inconscient collectif, Daho, ça reste cet espèce de dandy lunaire limite aphone qui a chanté Week-end à Rome... A tort.

Daho, c'est surtout un poète sensible, un type capable de créer des atmosphères, des ambiances pour chacune de ses chansons, toujours avec une classe folle.
Un pionnier de l'electro-pop, et au final, l'un des artisans les moins vains de la pop française.
Et s'il fallait une seule preuve pour cela, la meilleure serait Corps et Armes.

Lumineux, solaire, cet album, le septième, est sans doute l'un des meilleurs du Rennais.
Dans le prolongement de l'electro Eden, le chanteur continue sur sa lancée d'une exploration apaisée et hédoniste des thèmes de la vie et de l'amour.

Il conçoit une balade à la fois sensuelle, poétique et subtile, lancée par les deux singles Le Brasier, et Rendez-Vous à Vedra.
Le premier, ôde au non renoncement, dégage un optimisme fort, évolue entre un départ intimiste et un final flamboyant. Le deuxième, description d'un jeu du chat et de la souris amoureux, entre attirance et répulsion, se déploie sur une ambiance de cordes punchy, aux relents de BO seventies.

La majorité des chansons possèdent une saveur d'été. Une décontraction infinie, grâce notamment à une production impeccable, et des mélodies subtiles et entêtantes.
Il suffit de se laisser porter par le métaphorique La Nage Indienne pour s'en convaincre. Rarement l'ambiance, la musique d'une chanson n'aura été à ce point en adéquation avec son propos.
Elle reste d'ailleurs une de mes préférées de cet album, avec Make Believe, et l'un des morceaux de ma discothèque que j'ai le plus plaisir à réécouter.

Après, oui, l'album n'est pas non plus exempte de reproches, et certaines chansons s'avèrent plus faiblardes, à l'instar de Les Mauvais Choix ou San Antonio de La Luna.
Mais au final, elles n'entachent en aucun cas le plaisir d'écoute global.

Corps et Armes a été à juste titre, un succès public et critique, et à bien des égards, il serait dommage de passer à côté.
Pour les fans comme pour les autres.

Daho n'accouchera à nouveau d'un petit bijou que des années plus tard, avec le sublime et rayonnant L'invitation...
SamMarkiewicz
8
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le 2 sept. 2012

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SamMarkiewicz

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