Welcome to the world of Chromatica... Please don't miss the journey...

Lady Gaga, nous invite comme elle l'a précisé pendant les mois de promo à faire la fête et à entrer sur la planète Chromatica. Une invitation qu'on ne peut pas refuser et une fois sur place, la quitter est difficile, voire impossible d'autant plus que 43 min, c'est beaucoup trop court. Un voyage court certes, mais puissant et d'une rapidité conforme à la volonté de l'artiste. Il s'agit pour ma part de la meilleure création musicale depuis longtemps par celle qui est pour moi la plus grande artiste de la chanson. Ça, c'est dit, maintenant critiquons un peu plus objectivement ce monument musical que j'ai écouté quasiment 4 fois en 3 h, c'est dire l'effet...

Une claque comme j'en ai jamais pris en écoutant un album, je ne vois pas comment être lassé et ne pas apprécier une seule seconde les 13 chefs d'œuvres +3 ponts musicaux parfaitement intégrés. Il s’agissait de l'œuvre que j'attendais le plus cette année avec la tournée ! Il est devenu l'un de mes albums préférés et il est son deuxième meilleur, derrière Artpop (mon album préféré). Chromatica est un pur retour aux sources pour la Madre Monster après une pause avec Joanne et A Star is born et un passage devant la caméra avec son rôle inoubliable de la Comtesse dans AHS et sa performance sublime dans le film. À travers des productions musicales destinées clairement à faire la fête, à ambiancer et à devenir des tubes (à l'image de ceux de The Fame et quelques morceaux de BTW bien que dans celui-ci, on était sur un genre particulier.).

Là où elle fait fort, c'est qu'il s'agit de son album le plus intimiste. Elle nous dresse tout au long des tracks, le récit de l'acceptation de sa vie ainsi qu'un autoportrait. Le tout sur un ton festif. Ainsi, chaque morceau raconte quelque chose et le tout forme une cohérence et une continuité. Une invitation à la fête, à se sentir bien malgré des problèmes et c'est finalement cela Chromatica ! C'est se dire qu'il y a pire quoi qu'il arrive, malgré des choses affreuses, tout va bien. Pour illustrer cela, je pense que Rain on Me, Plastic Doll et 911 sont les plus évocateurs à cette idée.

D'ailleurs, c'est ce qu'elle a dit elle-même dans une interview pour présenter l'album :

"Je veux faire danser la planète entière, mais j'espère que les gens écouteront cet album et que non seulement, ils m'accompagneront dans mon voyage personnel, mais aussi qu'ils vivront leur propre voyage et qu'ils danseront pour libérer leur propre douleur. (...) Ce qui s'est passé entre moi et cet album, c'est qu'inconsciemment, je ressentais de la joie, alors que consciemment, je ressentais une immense dépression due au fait que je me sentais comme un objet et non pas comme un humain (...) cette musique m'a vraiment guéri."

En effet, on sent clairement une volonté d'offrir une joie de vivre à travers Chromatica.

Écouter l'album dans son ordre est une formalité du moins dans ses premières écoutes. L'ouverture sur Alice est folle. Les trois courtes mais puissantes transitions ont le mérite d'introduire à merveille le morceau suivant et deviennent indissociables de ces derniers. Il n'y a qu'à écouter celle entre Chromatica II et 911 qui retourne la tête tant elle est impeccablement travaillée (allez voir les tweets à ce propos).

À chaque début de morceau, on a besoin de seulement quelques secondes pour comprendre qu'il sera parfait. Bien que 43 min soient beaucoup trop courtes et que certains sons ne dépassent pas les 3 min (ce qui attriste plus que ne déçoit), après écoute, on oublie ce détail tant le moment est fort.

Établir un classement des sons n'est pas facile. Alice, 911, Replay, Babylon, Enigma marquent dès la première écoute. Plastic Doll, Fun tonight, 1000 doves, Free Woman au bout de deux écoutes.

Les trois feats sont mythiques. Avec les Blackpink, le mélange d'univers et de langues s'accordent à merveille. Le duo avec Ariana Grande est l'un de ses meilleurs et raconte quelque chose de très beau. Quant à celui avec Elton John (et ça, je ne m'y attendais absolument pas étant donné que ce n'est pas du tout mon genre d’artiste) c’est la surprise de l’album. Je crois que c'est même l'un des plus beaux feats que j'ai jamais entendu avec son final qui prend une tournure inattendue et je trouve Elton John épatant dessus.

Concernant les prods, on retrouve des sonorités pop à la The Fame avec Enigma, Replay, Fun Tonight ou Free Woman sans oublier le premier single Stupid Love qui se fait oublier une fois l'album écouté, mais reste un chef d'œuvre. Des prods "robotiques", Alice, par exemple, et des plus calmes complètent le tout. En revanche, pas de ballade du type Dope de l’album Artpop ou comme celles présentes dans Joanne, même si 1000 doves et Sine From Above restent les morceaux les plus doux. On est clairement dans une ambiance pop/house, dance du type Madonna et autres des années 90 et, pour laquelle l'album The Fame se rapprochait déjà. À ce titre, Babylon fait penser dans son instru à Black Jesus + Amen Fashion. Ce n'est qu'un exemple pour dire que Chromatica est bel et bien un retour aux sources.

Je ne cesserai de dire combien je regrette d'avoir délaissé l’artiste pendant longtemps et d'être passé à côté d'Artpop et de Joanne lors de leurs sorties. Quand je réalise combien je suis passionné par son univers, ses morceaux et sa personne, je ne peux que regretter. Surtout quand je vois encore une fois la qualité de son album qui a matière à offrir un univers très visuel et cinématographique (imaginez Alice ou Plastic Doll) comme on le remarque déjà avec les deux premiers clips avec la claque visuelle qu’est Rain on Me made by Robert Rodriguez. Tous les sons peuvent être réalisés en clip pour n'en former qu'un seul. Elle s'amuse à cela comme avec les deux météos de la planète Chromatica avec Ariana Grande les jours précédant la sortie de l'album.

L'album de l'année, déjà un classique et déjà l'un des mes 10 albums préférés. Chaque morceau est parfait et se classe parmi les plus belles créations de la chanteuse. Une claque musicale comme j’ai rarement pris. Lady Gaga confirme son statut en lâchant clairement 13 futurs hits qui marqueront. Rejoignez la Madre Monster vous ne serez pas déçu et vous aurez du mal à vous remettre du voyage... Plus j'y pense plus j'aime. C'est incroyable ce que LG vient d'offrir clairement. Magnifique.

CinAdri, au plaisir

29/05/20