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7.4
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Album de Frank Ocean (2012)

Voilà une histoire qui commence à La Nouvelle-Orléans pour Frank comme pour moi. Après être passé dans cette ville j'ai voulu écouter des artistes de là-bas. J'en avais marre de Louis Armstrong tout la ville s'appelle déjà Louis Armstrong, tout les bâtiments de putain de sa mère sont bref j'en ai écouté aussi parce que ça fait parti du folklore et qu'on va pas se mentir ça reste difficile de résister à sa voix. Pour rien rajouter je suis pas trop fan de jazz en plus (Don't @ me) donc j'ai cherché autre part.


Puis par l'apparition soudaine du Christ de la pop, par la sauveuse des années 80 en 2015 et prochaine reine du Canada je suis tombé sur l'image de Carly X blonde quand elle est apparue en blonde lors du All-Star Game NHL.(https://imgur.com/a/Mu0P2) C'est là ou j'ai eu la révélation du millénaire jusqu'à ma prochaine révélation du millénaire le jour d'après. J'allais écouter Frank Ocean mais j'allais commencer par Channel Orange parce que je suis un vrai punk, tenez vous bien les Sex Pistols.


Tout ça pour dire; Frank quitte sa ville, même pas natale parce qu'il est né à Long Beach banlieue de L.A, après le passage de l'ouragan Katrina en 2005 comme près de 250 000 personnes. Fini l'humidité des palmiers, bonjour les bayous de la cité des anges ou l'inverse. Quoiqu'il y ait aussi des palmiers à la Nouvelle Orléans, par exemple sur Canal Street.


Après une mixtape Nostalgia / Ultra pas mauvaise mais loin d'être inoubliable surtout reconnue pour avoir repris Hotel California avec d'autres paroles sur "American Wedding". Frank Ocean décide de sortir Channel Orange. Un album difficile a caractériser, mélange de RnB, Soul, Jazz melting pot de musique influencé par les nombreux clubs musicaux de NOLA.


Extrêmement doux avec une narration prononcé et des thèmes divers tel que le sexe, l'ennui, l'argent, l'amour. Le tout magnifié par une très bonne production. Pour moi ce disque a le goût d'une douce mélancolie, d'un ennui stylisé, cinématographique. Presque un ennui dont on aurait envie de faire partie. Beaucoup de morceaux me font penser aux films de Sofia Coppola basés eux aussi sur la morosité tel que Virgin Suicides, Lost in Translation, Somewhere.


Cet album contient des trésors comme "Sierra Leone" qui compare les ciels rosés du pays à un sexe féminin. "Sweet Life" et "Super Rich Kids" sur le désoeuvrement des jeunes personnes trop riches. Morceaux qui pourrait être utilisé facilement dans une adaptation de Bret Easton Ellis.


"Bad Religion" qui a mis en lumière la bisexualité de Frank en parlant subtilement de cet amour non partagé. Comparant cet amour à sens unique à un culte religieux. Le seul mot qui trahit l'homosexualité du propos est l'utilisation du pronom "him"
"Pink Matter" morceau bourré d'émotions alors que son sujet principal est le vagin. C'est magistral, maintenant quand je vois de la barbe à papa j'ai n'ai qu'une envie c'est de pleurer.


Bien sûr je garde le meilleur pour la fin: "Pyramids" un titre dantesque de presque dix minutes, fleuron des morceaux sorties dans toute cette décennie. Dans un délire afrocentriste, Cléopâtre noire disparaît de l'Egypte antique pour se prostituer à Las Vegas. La pyramide représente bien sûr les pyramides égyptiennes mais aussi l'hôtel Luxor inspiré de cette période dans la ville des péchés.
Fait amusant la prostitution étant autorisé légalement dans tout l'état du Nevada excepté dans le comté de Clark où se trouve Las Vegas.


" I found my black queen Cleopatra, bad dreams, Cleopatra"


Paroles de la première partie annonciatrice de la seconde ou le fait de devenir une femme légère serait un mauvais rêve. Je rappelle qu'en haut du Luxor se trouve le rayon lumineux le plus puissant du monde comme pour montrer que malgré toutes ces mésaventures Cléopâtre reste la femme la plus lumineuse de la galaxie. Ou j'avais juste envie de le faire remarquer alors je lance des interprétations au pur hasard. C'est pas comme si la critique était déjà trop longue de toute façon.


Pour résumé: Channel Orange est un classique de cette décennie. Dans un mélange subtil de storytelling, d'émotions et de douceur sensuel Frank arrive à nous transporter dans son univers pour une petite heure.

Créée

le 10 janv. 2018

Critique lue 658 fois

11 j'aime

Gaki-Rae-Jepsen

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