Le freak...C'est chic

     Pour commencer la « party » avec Chic, c’est simple. Il suffit e dire : Chic Cheer. C’est : Chic-Chic…Chic. Avec cette section rythmique carrée à l’américaine. Un vrai métronome humain. Chargé de groove, de relents de funk, et de disco. Se laisser porter par tout ça, et dire :

Le Freak, c’estChic. Freak out…

   Tube mondial et indémodable. Depuis le temps que je le connais ce morceau, pourtant il me surprend encore, comment se fesse ? Et ça fait bouger les fesses, encore et encore. Riff génial, à la cocotte funk, la basse lourde et collé au groove, et les chœurs, avec les chicks qui disent : le freak (fric), c’est chic… Les cordes derrière, qui tirent le morceau vers le haut. C’est du lourd. Le piano droit qui sert de percussion, il ne fait presque rien, mais ce rien, c’est tout. Énorme c’est  le mot. Refrain devenu universel. Le freak…

   Et dire que si les deux potes ne s’étaient pas faits virer à l’entrée d'une boîte (studio 54, il me semble), parce que noirs, ce tube n’aurait peut-être pas existé. Ils repartent en faisant la gueule. L’un lance :

 « Fuck off. Da da da  da… fuck off ».

 «Qu’est-ce que t’a dit là ? »

« J’ai juste dit: Fuck off. Man ».

« Non, pas ça. La mélodie est pas mal. On peut faire de l’argent avec ça. »

« Tu rigoles ? ».

« Noon. C’est génial. Refais-le. »

« Fuck off. Da dadada… Fuck off. »

« Voilà! »

      Une insulte, et un riff révolutionnaire plus tard, ils ont eut de quoi racheter toutes les boîtes du coin. Et l’album ne se limite pas à son coup de génie. Morceau instrumental qui porte son nom, voilà : Savoir-Faire. Où le bonhomme nous donne un aperçu de son savoir-faire à la guitare électrique. Un solo super cool et inattendu sur une balade disco, peu propice au circonvolutions complexes du jazz, et pourtant. Quel savoir-faire !  On voyage. Et toujours les cordes derrière, qui nous aident à planer encore plus. Un son cristallin, une basse sage et disciplinée, indispensable pour le groove, sur lequel la guitare se balade avec bonheur. Le couple idéal post-funk. Edwards-Rogers. Vous avez-dit Chic ? Et bien voilà.

     Reviens la disco. Avec cette rythmique et ces chœurs, reconnaissables entre mille. Happyness. Et tout le monde va se demander comment. Comment on peut faire aussi beau, et aussi simple à la fois. Mystère. Ou alors ce n’est pas aussi simple qu’on le croit. Peut-être parce que ça donne envie de danser, donc on pense que c’est simple. Et le monstrueux travail de production qui a lissé tout ça pour que ça devienne un pur produit de dancefloor, on l’oublie. Heureusement, on a de vrais musiciens derrière, qui ne perdent rien au challenge. Faire de la variété, certes, mais de luxe. Exemple :

    I Want Your Love. Autre tube universel du dancefloor. Mélodie inspirée, score orchestral d’école…science rythmique. Yes ! Rien à dire. La disco reboostée énergiquement. Énorme ! Mais posons le beat deux secondes. Arrétons de bouger, et écoutons. Un slow pour draguer. Les deux pieds collés au sol. Sueur mélangée. Avec les nappes de synthé vintage. (Rires). Ce son de synthé a pris un sérieux coup de vieux…mais bon. Le morceau est de qualité, ça sauve de tout. Une diva au chant, qui a du métier, de la voix, et un héritage gospel dans la gorge. Le choral fait le reste. Jamais bourrin, soigné, et interminable. Il finit enfin par le thème du morceau au piano. Dans le silence. Tout seul en scène. At Last. I’m Free. Avec un texte hors de propos, qui parle d’émancipation raciale, sur un tempo sirupeux à mourir…étonnant !

   Et la disco revient franchement. Disco façon Chic. Une vraie marque de fabrique, ce kick de batterie. Trop syncopée pour être de la « vrai » disco, faîte pour danser, comme de la vraie disco. Sometimes You Win. Un classique dans le style Chic. Science du riff, basse en avant. Simplicité apparente, groove roi. Ils en ont composés un million comme celui-là. Et ça marche à chaque fois. Limite énervant.

  Encore un instrumental. Pour finir avec le sourire. Et les convives qui discutent autour d’un verre. It’s chill. C’est Chic.