C'est un Blues oublié, un Blues moribond qu'est venu exhumer Canned Heat. Le Blues des ancêtres qui transpire le sang et l'alcool frelaté.

Les pères de la Nation Blues après avoir été ignorés et "ghettoïsé" dans les clubs pour noirs de l'Amérique ségrégationniste redeviennent "branchés", grâce notamment à la jeunesse Londonienne qui s'arrache les vieux disques des légendes à prix d'or.
Cette jeunesse ( dont les Stones sont les meilleurs représentants) animée d'un profond amour et du plus grand respect pour ces vieux maîtres, en ressuscitant cette musique "maudite" vont, à l'image du Rock'n'Roll des 50's, sans complètement la trahir, la "blanchir" et la rendre acceptable aux yeux vitreux des réacs de tout poils.

Canned Heat restent dans cette période fin 60-début 70 les principaux (et certainement les plus purs) propagateurs de ce revival Blues.
Les petits gars de Los Angeles déboulent sur la scène Ricaine en pleine effervescence Hippie et font revivre ce Blues historique.
Les voilà nettoyant les racines de la plante Bleu pour la laisser respirer et lui permettre de continuer à pousser, la nourrissant aux engrais chimiques hallucinogènes et au profond respect des disciples blancs pour l'Olympe Noire des "six-cordistes".
Ils enchaînent succès et titre phares d'une génération https://www.youtube.com/watch?v=QexOuH8GS-Y à toute allure.
Ils dynamitent les standards en leur faisant téter des litres de binouze parfumée au LSD https://www.youtube.com/watch?v=HIbvtdK02AA
Ils plient le monolithe Blues au Psychédélisme naissant, versant sur les langues d'une jeunesse ouverte à tout les vents quelques gouttes de ce Blues "psychotrope" dans une grande messe électrique.

Ils le plient mais ne le rompent pas, jamais !

Malgré l'Harmonica mariné au Bourbon et la voix rocailleuse du grand Bob "The Bear" Hite.
Malgré les yeux abîmés et défoncés, malgré la guitare en overdose de Blues et d'Héroïne du génial Alan "The owl" Wilson. Malgré tout ça, leur Blues est d'une pureté sans tâches.

Canned Heat fait partie intégrante des géants du Blues entre les Robert Johnson, Muddy Waters et autres B.B King. John Lee Hooker disait de Wilson qu'il était le meilleur harmoniciste qu'il ait jamais rencontré.
Ils surent retrouver la substantifique moelle de ce Blues du Delta et la jeter au visage de ces Hippies enfumés ne jurant que par le "San Francisco Sound".
Ils les réveillèrent de leur torpeur "Marijuanesque" à grands coups de Boogie saturé et d'harmonica cabossé.
Ils leur montrèrent crûment les cicatrices du passé et la véritable signification de cette musique Noire.

C'est en chassant de la main cet écran de fumée cannabique et ces restes d'effluves opiacées que l'on tombe sur le plus pur des joyaux encore intact : Le Blues.

https://www.youtube.com/watch?v=OyU8YZ-_Ki8
Ze_Big_Nowhere
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le 8 juil. 2014

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Ze Big Nowhere

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