Vu de 2021, le monde du blues britannique des années 60 est un espèce de chaudron où on retrouve souvent les mêmes noms ; ça commence avec Alexis Korner un espèce de pionnier du blues qui importe les mélodies de blues noir américain, chez qui passe des tas de petits jeunes qui deviendront des gloires ultérieurement. Et puis il y a John Mayall qui récupère Eric Clapton qui vient de quitter les Yardbirds en claquant la porte. Clapton ne va rester qu'un an chez John Mayall et cela va lui suffire pour prendre de l'envergure pour ensuite créer Cream et devenir la vedette que l'on sait. Alors qu'il se plaignait qu'on ne le voyait pas assez chez John Mayall et qu'il boude sur la photo de l'album...
Et John Mayall est aussi un espèce de creuset où les petits jeunes passent avant de devenir grands. Ainsi le bassiste John McVie qui participera à la création du groupe Fleetwood Mac (et dont le "Mac" est sa contribution au nom du groupe).
Alexis Korner comme John Mayall ont contribué à faire connaître en Europe les vieux musiciens / chanteurs de blues américain comme Willie Dixon, Sonny Boy Willamson , Freddy King ou encore
le pianiste Memphis Slim.
Les morceaux de l'album ont tous un intérêt et sont tous très "irresistibles" (pas mieux comme adjectif) : contrairement à l'album vinyle en mode mono, l'album CD comporte les morceaux joués aussi en stéré ce qui apporte un confort d'écoute certain (malgré quelques petites microcoupures sans gravité pour la partie stéréo).
- Le premier morceau All your love (tiré d'un blues de W. Dixon) commence très fort avec les riffs agressifs de Clapton
- Hideaway, inspiré aussi d'un blues de Freddy King, est joué sur un rythme très rapide.
- Another girl est typique de ce que fera Mayall ultérieurement où la chanson est accompagnée à l'harmonica et avec des bruits en guise de section rythmique
- Double crossing time annonce aussi le futur Mayall avec une guitare de Clapton virtuose.
- Le très connu "what'd I say" de Ray Charles qui est devenu un standard du jazz est peut-être un peu inférieur au reste de l'album.
- Parchman farm à l'harmonica sur un rythme endiablé
- Have you heard où la guitare répond au(x) saxo (s) est sur un rythme très lent est magnifique.
- Ramblin'on my mind est un blues des années 30, chanté par Eric Clapton où il n'y a que guitare et piano
- Steppin' out est un blues tiré de LC Frazier, un des nombreux pseudonymes de Memphis Slim, est joué sur un rythme de boogie-woogie.
- It ain't right est aussi joué sur un rythme de boogie-woogie