Qu'on l'adore ou qu'on le déteste, le Metal est une bénédiction pour le bien de l'humanité. Récemment, une étude scientifique émanant de la prestigieuse université de Hill Valley à démontré que sans cette frange musicale, bon nombre de leurs représentants perclus de rage, de frustrations, de haine, de violence et, ou, de constipations, seraient au mieux, des serial-killers ou au pire cadres aux relations humaines.
1994-2014 : cela fait 20 ans que Robb Flynn, leader et architecte de Machine Head exorcise ses démons intérieurs à coups de riffs acérés et de hurlements bestiaux. Dicté par les voix de l'Enfer, "Bloodstone & Diamonds" est le 8ème volet de sa folle thérapie. Désormais, Flynn EST Machine Head à 100% depuis que le basseux Adam Duce, survivant des premières heures du groupe a été banni au profit de Jared MacEachern.


L'entame de la galette se fait par une mélopée de quelques secondes interprétée par un orchestre de chambre qui se voit rattrapée et ravagée par une apocalypse sonore nommée "Now We Die". Le groupe d'Oakland déboule furax avec ses riffs aiguisés soutenus par l'hallucinant Adam Clain qui derrière sa batterie bombarde et mitraille sans relâche et sans la moindre pitié. La gorge de Robb Flynn déborde plus que jamais de rage et de violence. Lors du pont, il démontre, les doigts dans l'nez et les mains dans les poches, qu'il peut monter crescendo d'une voix claire jusqu'à des chants hurlés.
L' enfilade de riffs et la virtuosité du quator maintiennent cette fascination tout au long de "Killers & Kings" (un pléonasme ?).
"Ghosts Will Hunt My Bones" file certainement de l'urticaire aux membres de Linkin Park tant la sauce proposée est la formule assumée et magnifiée de leurs brouillons : des choeurs clairs qui se mêlent à la fureur de Flynn autour d'une compo de frappadingue. Le gimmick de la gratte évoque étrangement le riff d'intro de "Sweet Child O' Mine" signé Slash qui via Twitter encensa la sortie de "Bloodstone & Diamonds".
La cavalcade continue avec "NIght Of Long Knives" qui relate de façon ambigüe les atrocités commises par Charles Manson et ses dégénérés en 1969 ("You wont see us come in the night / With these knives & these bloodstains on our hands / Paint the walls / Taste the blade / On the night of long knives...").


Passé ce déluge de riffs de feu et d'acier, Machine Head pose pied à terre lors de "Sail Into The Black" qui décompose ses 8'30mn en deux parties. La première est obscure, Flynn sussure au milieu d'une chorale d'outre-tombe, de ténébreuses nappes de synthés, d'arpèges acoustiques lancinants et de scintillantes notes de piano. La seconde partie monte en puissance, Machine Head retourne aux postes de combat pour une power-ballad thrashy comme Metallica savait en réaliser naguère. Comme souvent au cours de l'album, le solo de gratte est gorgé de mélodies et de feelings et ne cherche plus à battre le record du monde de notes à la seconde.
A travers "Eyes Of The Dead", "Beneath The Silt" et "In Comes The Flood" (une charge envers Wall Street et le "almighty dollar"), Captain Flynn et sa flotte naviguent sur des eaux plus mélodiques mais toujours aussi démontées.


Seul coup foireux du skeud, "Damage Inside" est heureusement énigmatique. Robb Flynn se la joue ténébreux en posant une voix caverneuse dans une ambiance gothique. Malheureusement à chaque fois que Flynn entame une phrase, on a la désagréable impression d'entendre Marc Lavoine roter ses relents de chansons !
"Game Over" remet de la coke dans les épinards en terminant pied au plancher, assurant un pogo qui fera des ravages dans la fosse de l'Enfer.
"Imaginal Cells" est un instru étouffé et baffoué par un enchevêtrement de discours portant sur la civilisation, l'évolution, l'intérêt du 4-4-2 en losange inversé et j'sais plus quoi d'autre...
L'Enfer soit loué, "Take Me Through The Fire" ne conclut pas "Bloodstone & Diamonds" par une fausse note avec son refrain idéal pour fédérer (comme Roger, absolument !) une assemblée de fidèles (Castro ? Oui Gothic, oui !!!).


En flirtant avec un style plus proche de leurs deux premiers albums accouplant Metallica à Slayer et Pantera, Machine Head accouche de l'un de ses plus beaux bébés et de l'un des meilleurs albums de l'année 2014.
En comptant sur le soutien des fans de Marc Lavoine, Machine Head a de quoi rafler une chiée de récompenses lors des prochains NRJ Music Awards !

Lazein
9
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Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs albums de 2014 et Ma vie en musique

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le 18 nov. 2014

Modifiée

le 18 nov. 2014

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Laz' eïn

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