Bande originale du film éponyme, Birdy fait aussi office de complément à la tétralogie débutant la discographie de Peter Gabriel. Entièrement instrumental, il reprend certaines mélodies déjà entendues dans les albums précédents, recréant leurs atmosphères mêlant sonorités électroniques et musiques du monde. Ainsi, même sans la voix du chanteur, qui est en général le plus bel atout de ses œuvres, Birdy parvient à s’inscrire dans la continuité de ses prédécesseurs et se révéler séduisant. Il a en plus le mérite de ne pas proposer de thème récurrent, ce qui le lierait trop au film qu’il accompagne. À la place, on a droit à des ambiances pesantes et mystiques (l’introduction « At Night », « Slow Water », « Sketch Pad with Trumpet and Voice »), quelques notes marquées par la tristesse (« Close Up » et « Under Lock and Key », qui reprennent respectivement les mélodies de « Family Snapshot » et « Wallflower »), des évocations éthérées (« Quiet and Alone », « Dressing the Wound », « Slow Marimbas ») et des accélérations rythmiques parfois un peu bancales (« Floating Dogs », « Birdy’s Flight », « The Heat »). Il s’agit certes d’un album mineur, mais son mysticisme est agréable et il clôt la première période de la carrière solo de Peter Gabriel avec une humilité gracieuse, évoquant un univers atmosphérique finalement assez éloigné de celui du long-métrage.