Bad Witch
6.9
Bad Witch

Album de Nine Inch Nails (2018)

Le Jour où Trent Reznor Ressuscita David Bowie

Pour le fan naissant de Nine Inch Nails que je suis, l'attente de cet album était pour moi comme le nouveau Messie. Pourtant, comme ma première écoute à su le montrer (à environ 00h03 le jour même de sa sortie sur Spotify), non que ce fus de la déception mais plus un sentiment étrange qu'est le renouveau. Puis en réécoutant les deux premiers titres de la trilogie d'EP qu'avait débuté Trent Reznor avec Atticus Ross en 2016, la chose devint plus claire.


En effet, là où Not the Actual Events avait cette image de transition, finissant la période électro du groupe, allant de With Teeth à Hesitation Marks, mon préféré des trois, Add Violence retrouvé la splendeur d'antan (ou plutôt la crasse d'antan), de Pretty Hate Machine à The Fragile. Mais là où Bad Witch est étonnant, c'est qu'il ne fait référence à aucune période de NIN. Plus une référence à une période de Trent Reznor.


C'est dans les années 90 que notre vieil ami, en pleine période de violence extrême, fait la rencontre de deux David : Bowie et Lynch. L'un est une icone de la musique, l'autre, un OVNI du cinéma. Et les trois personnage ont un lien en commun. C'est le film Lost Highway qui réunit, grâce à sa B.O., le génie de David Bowie, Lou Reed, Marilyn Manson, Rammstein et évidemment NIN avec le titre The Perfect Drug. C'est la musique Industriel qui prône ici car même Bowie est dans sa période sombre avec les albums 1.Outside et Earthling, dont ce dernier possède le morceau I’m Afraid of Americans, duo avec Trent Reznor dans le clip.


Ainsi, tout ce beau monde ce réuni avec un univers musicale convergent pour presque tout le monde. Et aujourd'hui, près de 2 ans après la mort du légendaire David Bowie, notre ami Trent Reznor décide enfin de lui rendre hommage avec un style digne de (soit Blackstar) dans ce dernier EP. De plus, il y fait aussi référence au retour de Lynch à Twin Peaks, dont le style musicale y est fortement aspiré de cette ambiance Jazz.


C'est après cette grande introduction que nous pouvons entrer dans le vif du sujet, soit l'album en lui-même, afin que je puisse le redécouvrir et l'apprécié à sa juste valeur, puis par la même occasion, vous donnez envie de vous plongez dans cet OVNI musicale.


Débutant sur le titre Shit Mirror, Reznor repose les bases expliqué dans les deux EP précédent. Une violence pur, sensuel et sale que, en tant que fan, je suis toujours aussi content de redécouvrir. Depuis le réveil du chanteur après son overdose, le groupe avait su changer musicalement sans trop décevoir mais en rendant nostalgique du passé. Certes, des titres comme Right Where It Belongs ou Copy of A avait une fois de plus su me ravir. Mais le retour de titre plus violent dans Add Violence comme Less Than et l'incroyable The Background World on pu réveiller mes premières passions ressentie envers ce groupe. Alors ce titre d'un rythme des plus appréciable et violent annonce une suite logique à la trilogie, pourtant mis en fausse piste avec le titre single de l'album. Mais une fois de plus, je me trompe, le style à bel et bien changé.


C'est dès le début de Ahead of Ourselves que la patte Bowie intervient, rappelant l'excellent I’m Deranged de ce dernier. Un nouveau rythme et une vague de puissance me submerge au cri violent des guitares emplie de gain, me réveillant, me surprenant, m'assassinant. Et le plaisir y est sur ce titre. Le retour au années 90 nous pousse avec acharnement à la violence provoqué aussi par les premiers titres du groupe. Car là où réside mon amour pour ce groupe, c'est la violence qu'il dégage, sa folie destructrice autant que défoulant. Ce morceau est donc la première grosse surprise présente entre ces 6 titres disponibles.


Play the Goddamned Part, c'est le premier réel étonnement. Un titre uniquement musicale, un style que le groupe avait déjà exploré auparavant. Mais le côté Twin Peaks y est beaucoup plus présent. Entre les saxophones, les basses, les grésillements et l’électronique, on croirait imaginé un concert dans l'Old Roadhouse de la série de David Lynch, en présence même de L'homme venu d'ailleurs. La musique est particulière mais non dérangeant. Seul problème, son côté B.O. trop présente, éloignant le côté Industriel et morceau du groupe, perdant l'envie réelle de réécouter ce titre un jour. Mais qu'importe, continuons la visite de la Chambre au Rideau Rouge.


Le fameux titre single qui m'avait mis sur la voie arrive enfin. God Break Down the Door est le titre qui, après de nombreuse réécoute, fût au final pleinement apprécié comme chef d'oeuvre de l'année. C'est l'apothéose du travail de Reznor et Ross dans la recherche musicale du testament de Bowie. Une merveille musicale qui mérite ici tout l'attention, donnant avec ce ton oppressant habituel, une sorte de délire psychédélique totalement déjanté, digne d'un trip. C'est The Perfect Drug 2.0. Le titre fracassant du groupe prouvant que cette trilogie est le meilleur travail de Trent Reznor depuis le double album The Fragile.


Puis l'album continu avec I’m Not From This World, morceau une fois de plus sonore, tout comme Play the Goddamned Part avec cet fois-ci un style plus dérangeant, plus terrifiant. L'ambiance du groupe laisse son empreinte à ce délire pesant et la peur se fait sentir comme sur le titre A Warm Place ou The Background World, avec le côté répétitif empli puis stoppé dans un éclat de suspens. Le titre est ici plus accrocheur, mais la B.O. digne d'un des meilleurs films d'horreur (bien que je n'en aime aucun) est ici très présent, prouvant le nouvelle univers renaissant du groupe, annonçant un prochain album des plus dantesque. La tension monte et l'air se fait rare. Le morceau entraîne mon âme dans un tourbillon de violence et la fin arrive. La fin est proche. La fin est là, à côté de moi dans ce son synthétique repêché des albums précédent.


Over and Out, c'est ce final donné à cet EP afin de lui donner une allure d'album. Car comme l'eu dit Trent, cet album devait ce faire connaître et il est plus facile de faire connaître un album qu'un EP avec les plateforme de Streaming. Mais pendant que j'écris, le morceau à déjà commencé, semblant seulement ambiant au début jusqu'à ce que le chant laisse partir l'étonnant xylophone présent sur le set. L'ambiance est une fois de plus changé, mais ici presque plus calme, plus rassurant grâce à la voix ici douce du chanteur, comme sur le célèbre titre Hurt. L'idée de mélangé Industrielle à Electro est gardé, mais le retour au rock est fait ainsi qu'avec l'arrivé du jazz dans la discographie de NIN. C'est aussi le morceau qui clôture cette immense transition en trois disque de qualité. C'est pour cela que je peux affirmer un prochaine album des plus dantesque pour Nine Inch Nails sans me tromper.


Pendant que le son et la voix s'estompe, je retrouve ce frisson donné au tout début, lors de ma première écoute du merveilleux et sombre album The Downward Spiral. Trent Reznor conclue ici avec brio cette fameuse trilogie. Mon préféré restera Add Violence bien que Bad Witch aura su m'étonner beaucoup plus.
L'idée de 2018, c'est comme si tout les artistes avaient décidé de se renouveler. Entre Arctic Monkeys est son bienveillant Tranquility Base Hotel + Casino, Jack White et son expérimental Boarding House Reach, Bad Witch ne fait que suivre la continuité de la survie du rock à travers les ages, puis de son renouveau. Car contrairement à ce que diront certains, le rock n'est pas mort, Trent Reznor vient seulement de ressusciter David Bowie.


A qui la suite ?

Créée

le 22 juin 2018

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noireau299

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