chronique écrite en 2007...


Rien ne résiste à Aaron ! Ni Philippe Lioret qui a craqué sur le duo au point de choisir" U-Turn (lili)" comme pièce centrale pour la BO de son film « je vais bien ne t’en fait pas », Lioret a même changer le nom du personnage principal en Lili pour être raccord avec le morceau. Depuis fort de cette visibilité sur les écrans, Aaron a déjà vendu 40.000 exemplaires de son single et truste depuis les plateaux de télé. Fort quand on pense que Olivier et Simon chantent en Anglais (sauf Le tunnel d’Or) et surtout qu’ils sont tout jeunes sur le projet (le premier a été un des Mass Hysteria, le second est comédien), à telle enseigne qu’Aaron n’a jamais encore fait de concert (la tournée inaugurale et d’ores et déjà triomphale débute mi-mars). Qu’est-ce qui amène tout le monde, grand public et fins connaisseurs à craquer sur Aaron ? Le sentiment d’être en face d’un des plus fringants représentants d’une pop internationale qui s’aligne aisément sur la qualité d’un Coldplay par exemple. Centrée autour du piano (sauf "Mister K". et sa guitare acoustique enregistrée en une prise), ornementée par de la technologie, programmations et autres volutes de claviers, la musique d’Aaron n’a pas oublié son côté organique, son humanité à fleur de peau, son sang qui bat sur les tempes. La présence vocale de Simon, pleine de sensibilité sans tomber dans sensiblerie, y est pour beaucoup. Le duo reprend d’ailleurs dans une version nue (piano, voix) le classique des classiques, "Strange fruit" immortalisé par Billie Holliday et Nina Simone. Aaron semble surtout avoir trouvé le juste équilibre entre émotion directe et dédales musicaux, entre un Angel dust évident dans son pouvoir de séduction et un lost higway tortueux, entre des compositions mélancoliques pouvant toucher la ménagère de moins de 50 ans et une exigence formelle qui rappellera Radiohead (Beautiful scar) ou le Archive de Londinium (celui qui mêlait habilement le noir et le blanc). Jackpot assuré et mérité.

denizor
7
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le 10 sept. 2015

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