Poussez les meubles, parce que ça va secouer. Protégez la vaisselle, il risque d’y avoir de la casse. Nos amis du Bruit Brutalement Associés présentent : The Beautiful People.  Rock tribal. L’album a débuté clairement hard, tendance métal. Marche ou crève. Plus crève ou marche, tribal. Son à la fois industriel et dansant. Une voix qui semble sortir de la tombe, ou d’un caisson hyperbare par moins 30. Un feulement d’animal blessé. Irresponsable Hate Anthem. Le son est ENORME. Dried Up, Tied, and Dead to the World, c’est une moissonneuse batteuse, qui rencontre une scie électrique. Même quand c’est plus pop, ça reste tangent, et ça donne l’impression qu’il se passe quelque chose de lourd. Même quand il fait mine d’être plus vendeur. Le radio édit : Tourniquet, envoie quand même  du bon bois. KR KR kR  Kr KR KRKKKRKRKRR                 

Pour du métal décoincé, carrément plus «accessible », que d’hab, on peut dire que miss Manson à la gueule de l’emploi, et fait le job : Séduire tout en nous crachant à la gueule. On peut écouter comme si c’était mainstream, avec dans les reins la menace, une sauvagerie iconoclaste, en diable. Bonjour monsieur l’Antichrist. Les arrangements font distribution de rythmes urbains, qui va au-delà de la simple rage. Ça commence furax, puis ça explose comme rage de foule furieuse. Résultat:
Choc violent dans la tête. Dead and Deaf. Voyez réinitialiser votre cerveau droit…à gauche.


On entend de l’electro, de la deep house. Ce disque c’est une gargouille en forme de machine-outil. Et ça décoiffe. Pas de demi-mesure. Et l’Antéchrist raconte son histoire. Comment il est né, comment il est mort…superstar. Et toujours à fond la caisse. Du Hip hop dans la rythmique : Each Time I Make My Mother Cry. Vilain garcon, va… Cryptorchid. Très progressif, pas si bourrin. En fait le coup de génie, c’est de proposer une musique complètement bourrin dans son essence, et d’arriver à la sublimer vers le meilleur. Très glam à la Bowie, en beaucoup plus « sale ». Á coup de vocodeur et de sonorités autres. Quand on prend le temps de savourer ce morceau, on sent qu’il y a plus que du pur métal, ou de la provoc. Il y a une âme derrière. Torturé ? Peut-être. Décalqué ? Sûrement. Industriel, désespérément. Antichrist esclave de la machinisation programmée du monde, romantisme postmoderne, ligoté sur l’autel du succès, lapidé par des riffs. Le terme rock industriel n’est pas usurpé. On dirait des pans de matière sonore préfabriqués par des robots dont les logiciels ont buggés. Chaque riff, identique dans sa construction, et pourtant ça fonctionne quand même. Un beat mécca design, une pulse dopée aux infra basses, une rage de nouveau-né qui vomit dessus…


 Deformography. Musique un peu électronique, du baroque de page centrale de magazine. Marylin c’est un acteur. Pour moi, il l’a toujours été. Et cette façon d’alterner murmure et rage libératrice, sur des paroles que lui seul comprend, c’est le cliché métal ultime, et classique, réduit à son essence même. D’où l’impact chez les post-ados, et les autres. Worm boy. Très groovy. Avec les chœurs filles ou garçons, on ne sait plus. Syncopé comme un vrai tube, d’outre tombe. Et la musique n’est plus là où on l’attend. Elle est dans ces pauses inattendues en plein morceau, dans ces petites notes qui sortent de nulle part, ces rajouts rythmiques presque invisibles. Le tout, traversé par de l’électricité. Faible ou fort courant, pour clarté absolue du son, sans ambigüité, c’est pas comme le personnage, trouble. Dérangé peut-être ? Et Mister Superstar, t’as un grain ou pas ? 

L’antéchrist se présente. Telle la nouvelle rock star dans un monde fait de recyclage. Est-il besoin de préciser que ça doit s’écouter FOORTT !!! Notre mutant semble être la somme de tout ce qui se fait de malsain, avec la touche de style qu’il faut. Une voix travaillée à la pédale d’effet mâle, qui broie les cordes vocales. C’est pas naturel cette voix déformée??...Á chaque hurlement, ses cordes vocales sont détruites. Je ne sais pas comment il fait, pour et terminer la chanson.
Minute Of Decay. C’est homogène du début à la fin. J’aime ça. Les surprenantes digressions electro des synthés, ou la distorsion « bizarre » des guitares. Un espace froid, décontaminé, pas chargé, mais exploré. Le ver de terre explore son monde. La personnalité écrasante de Manson est pour beaucoup dans l’effet-bœuf que fait cette musique. Le charisme d’Alice Cooper, avec la folie SM d’un dandy sataniste ? J’y crois pas une seconde. Nous sommes au cinéma. 1996. Et des sonorités à la star Trek. Hyper violence qui succède à la de douceur néo-pop. Anti.
Anti money and
Anti hate
Anti Satan
Anti black
Anti husband
Anti wife. Tout est dit. Liste à la David Fincher, qu’on croirait être sortie de Se7en ou du Zodiac. Antichrist superstar, l’apogée du délire mégalo de Brian Hugh Warner AKA Marylin Manson. Devenir une superstar, quitte à symboliser l’anti superstar absolue. L’Antichrist himself. Anti.


The Reflecting God devrait servir de fond sonore à un dessin animé japonais. L’univers Cyber punk, aride, y est, à l’image de l’album. Et les percussions de superproduction hollywoodienne, qui s’invitent à la fête. Discours nihiliste très convenu, entre joie morbide, et perdition très fin de siècle.
Scar Scar Can you feel my power ? Shoot Shoot Shoot Mutherfuka…
Confession et condamnation à mort ? Discours super fabriqué, et super intense. La face cachée de l’Amérique fait son coming out. Exploit. Je mets 9.

Angie_Eklespri
9
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le 22 août 2016

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Angie_Eklespri

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