Absolution
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Absolution

Album de Muse (2003)

MUSE L’INTÉGRALE PARTIE 3 : « ABSOLUTION »

Dans l’épisode précédent : nos valeureux guerriers du revival du rock anglais Muse ont réussi à sortir un album convaincant! Par conséquent : ils ne sont plus des jeunots essayant de faire leurs preuves mais un groupe de rock prometteur au potentiel plus que certain. « Absolution » le troisième épisode de cette saga va marquer un tournant décisif dans la carrière du groupe…il va non seulement confirmer très largement les espoirs que l’on pouvait placer dans le groupe, et va carrément le faire exploser d’un point de vue commercial. La raison de cette médiatisation du groupe? Il y en a trois! Trois morceaux que l’on peut qualifier de géniaux sans trop exagérer et qui font montre d’un niveau de maîtrise musical inédit jusqu’à présent…la marque des grands en somme (surtout les deux premiers) : « Time is running out », « Stockholm Syndrome », et « Hysteria ».


Le premier single : « Time is running out » a tout du méga-tube interplanétaire : ça s’ouvre sur des frémissements de guitare synthétique répétés et petit à petit tout se met en place. La rythmique est absolument implacable, le chant de Bellamy étourdissant de justesse aussi bien dans les aigus que dans les…moins aigus. Et surtout ce refrain admirablement soutenu par de très discrètes nappes de synthés…que dire…si ce n’est qu’il est épique et cultissime? Bref…jamais le groupe n’avait encore composé de pareil morceau…le problème c’est que ça met la barre très (trop?) haut pour la suite du disque…mais nous y reviendrons! La deuxième tuerie : « Stockholm Syndrome » est jouissif…rarement Muse n’aura sonné aussi rock…aussi « violent ». Et bien que les refrains nous ramènent à un côté assez grandiloquent et étrangement décalé à côté du reste, à savoir un riff de guitare génialement bourrin, on ne peut s’empêcher de rester béat d’admiration devant une telle fougue, mention spéciale au « final » d’un rentre-dedans jouissif presque digne d’un groupe de heavy-metal qui vous fait headbanguer à tous les coups! Le troisième tube : « Hysteria » (qui fut un vrai carton) dont je suis un poil moins fan fait tout de même bien le taff. C’est énergique, la ligne de basse est d’une précision chirurgicale et les refrains très « power pop » sont plutôt sympa à condition de ne pas trop en abuser…


Pour le reste du disque…hum! Euh…on reste malheureusement très en dessous, mais vu le niveau des trois morceaux cités plus haut il fallait s’y attendre…surtout que Muse n’est pas un groupe réputé pour pondre des disques très équilibrés…On a droit en titre d’ouverture à « Apocalypse Please »…morceau très (mais vraiment!) grandiloquent et le premier d’une longue série dans le genre. Pour faire simple : si vous survivez au « THIS IS THE EEEEEND OF THE WOOOOOOOOOORLLLD » de Bellamy vous apprécierez ce que le groupe fera par la suite sur des disques comme « The Resistance » mais autrement…bah vous rejoindrez la team de tous les rageux qui ont aimé de façon démesurée les deux premiers disques du groupe et dénigrent de façon quasi-aveugle la suite. Parce que concrètement…en dépit de ce côté « too much » dans le chant et dans l’intention…au moins le groupe va clairement au bout de son trip et avec ses tripes : le piano est bien mis en avant et la guitare multiplie les dissonances par dessus…pour un chaos sonore presque jubilatoire…clairement pas un des morceaux faibles du disque finalement. Sort également du lot : « Sing for absolution » sorte de semi-ballade progressive et psychédélique plutôt réussie pour le coup…grâce à une justesse de Bellamy assez impressionnante il faut l’avouer. « Butterflies and Hurricanes » se défend bien dans le genre rock « mégalo-dramatico-énergético-progressif » nouvelle marque de fabrique du groupe sur ce disque et sur les prochains. On retiendra également « Thoughts Of A Dying Atheist » dans une veine « rock teenager » un brun insouciante et en total décalage avec le reste…un moment de fraîcheur très sympa sur un disque qui en manque un peu par moments…


Parce que pour le reste franchement ça vole pas toujours bien haut malheureusement… »Falling away with you » est vraiment mollassonne et ce en dépit d’une légère montée en puissance vers la moitié du morceau…franchement pas malin d’avoir mis un morceau comme ça après un « Stockholm Syndrome » d’une puissance à couper le souffle, ça fait baisser l’excitation de façon trop abrupte avec une ballade qui aurait du être un peu plus solide que ça pour passer le relais à un tel titre! Même constat pour « Blackout » d’une mollesse qui confine à l’anesthésie…placé une fois encore bêtement après le troisième tube de l’album : « Hysteria ». Pour vous faire une image c’est comme si une très jolie fille commençait à se trémousser et à vous exciter et qu’au dernier moment elle décidait de s’en all…bon on va cesser la métaphore là mais sur cet album Muse se comporte un peu comme une petite allumeuse moi je dis!


La première fois que j’ai écouté ce disque j’ai été très déçu…j’étais accro à « Time is running out » et trouvait le reste tellement faible en comparaison. Mon avis a un peu évolué en bien, mais je trouve toujours l’ensemble assez inégale. Si on vire les deux interludes (qui sont aussi courtes qu’inutiles), on a 7 morceaux très très bons dont 3 classiques…et 5 autres morceaux soit bof (excepté un « The Small Print » presque sympa mais tournant un peu à vide), soit moyens….(« Endlessly » étant même quasiment mauvais) c’est dommage! Le disque reste correct du fait que la presque moitié du disque forte le soit réellement et fasse presque oublier certaines imperfections notables…mais dans l’ensemble c’est bien dommage! Un disque relativement correct à la limite du passable qui a le mérite de comporter des sommets jusqu’à présent à peine esquissés par le groupe sur l’album précédent (avec « Plug in baby » notamment). « Absolution » aura au moins eu le mérite de placer le groupe sur le devant de la scène et de montrer au monde entier qu’il est un groupe capable d’atteindre certaines prouesses musicales qu’on aurait à peine suspecté auparavant.


Au prochaine épisode : « Black holes et revelations », et nous verrons précisément si il s’agit d’un vrai trou noir ou d’une révélation…

Venomesque
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le 2 oct. 2016

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