Worship and Tribute
7.3
Worship and Tribute

Album de Glassjaw (2002)

"Culte", pour faire référence au titre, mais aussi car cet album est à mon avis l'un des meilleurs albums de post-hardcore jamais produit, si ce n'est le meilleur. Ce serait d'ailleurs assez réducteur de le classer uniquement dans ce style, ses principaux atouts étant la diversité et l'originalité de ses compositions.


Mais revenons-en aux origines de cet album. Glassjaw est un groupe de Long Island (New-York), qui roule déjà sa bosse depuis plusieurs années. Le groupe est en fait plutôt un duo. Justin Beck, homme à tout faire, et Daryl Palumbo au chant. Je reviendrai sur les particularités du line-up dans la suite de cette chronique.


Glassjaw se présente fort du succès de leur premier album, sorti 2 ans plus tôt et qui les a rapidement propulsés en haut de l'affiche (EYEWTKAS pour les intimes).
Après une fin visiblement chaotique de leur contrat avec Roadrunner Records, ils sont fraichement signés chez Warner Music et tentent de s'exprimer un peu plus librement sur ce nouvel album.


W&T n'échappe pas à la règle, tous les morceaux de Glassjaw sont composés par Justin Beck, musicien touche-à-tout. Guitariste au sein du groupe, il a évolué à la basse lors des premières années du projet, et même parfois ponctuellement à la batterie.
Pour faire simple, quasiment tout repose sur lui musicalement, et la suite de sa carrière montrera qu'il a également un certain talent pour gérer les autres aspects liés à l'industrie musicale.
Daryl Palumbo quant à lui est reconnaissable entre mille par sa signature vocale si particulière et surtout si complémentaire des compositions du sus-cité.
Les musiciens de session live, de session studio, et certains membres à part entière sur des périodes plus ou moins longues se succèdent par ailleurs au sein du groupe (on citera le second guitariste Todd Weinstock, qui a laissé une empreinte majeure au sein du projet).


Parlons musique.
Tout est principalement composé par un seul homme, et ça se sent. Les arrangements sont de haute volée, et l'album parait très homogène en qualité mais en même temps très divers. Le groupe a digéré ses influences de Quicksand, Fugazi, et de toute la scène New-Yorkaise.
On alterne les passages plutôt énervés et les envolées mélodiques, le tout appuyé par la voix marquante de Daryl Palumbo.
Cette voix si singulière peut d'ailleurs diviser. On y est rarement insensible, mais le caractère "mielleux" est parfois mis en avant par certaines critiques.
Je préfère retenir qu'elle colle parfaitement à ce côté clair-obscur de Glassjaw, l'équilibre entre violence et mélodie. Sans compter qu'avoir une telle signature vocale ne peut définitivement pas être un mauvais point. Encore faut-il que ça plaise.


La session rythmique est un énorme point fort sur cet album, permettant de maintenir une homogénéité au sein des 11 morceaux.
Les morceaux calmes comme Ape Dos Mil, Must've Run All Day ou Trailer Park Jesus démontrent toute la qualité des compositions et sont d'ailleurs difficiles à mettre dans des cases, à l'heure où il existe de plus en plus de sous-genres musicaux.
Les morceaux plus énervés viennent s’entrelacer et contre-balancer les précédents cités.
On retiendra également que les pistes qui sont contrastées en leur sein même sortent encore plus du lot. Je pense à Two Tabs Of Mescaline ou Mu Empire, la première citée étant pour moi la plus représentative de ce qu'est Glassjaw.


Cet album n'est certainement pas facile d'accès, de par son éclectisme et son identité très marquée, que ce soit dans les compositions ou la signature vocale. Ceci expliquera peut-être qu'il soit, de mon point de vue, relativement sous-estimé, bien que régulièrement cité parmis les meilleurs albums du genre.
Il reste en tout cas à mes yeux le chef d'oeuvre du groupe et continuera fréquemment d'exprimer son côté addictif dans mon casque.

WordsInTheWater
10
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le 4 mai 2019

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