And Also The trees est un groupe qui aime de temps en temps s’arrêter de composer de nouveaux titres et se pencher sur son histoire. Quatre best of , deux live et même un coffret de singles ont émaillé la carrière du groupe. Avec When The rain comes, le groupe anglais propose une nouvelle façon de revenir sur le passé : And Also The Trees réinterprète en acoustique 14 titres d’un répertoire éminemment électrique. Pour la peine, on a presque affaire à un nouvel album tant ses nouvelles versions ont parfois peu à voir avec les originaux. Virus Meadow donne le ton avec un son de mélodica s’élevant là où jaillissait une guitare électrique. Le groupe ne se contente pas de débrancher mais réfléchit à une nouvelle façon de mettre en scène ces morceaux. C’est vrai que cet apparat acoustique pouvait naturellement convenir à la cold wave rurale d’And Also The Trees et à la présence Dandy de son chanteur Simon-Huw Jones.


Les titres du groupe apparaissent pour ce qu’ils sont dans leur essence : comme des classiques d’un folk maniéré et touchant qui a pu servir d’influence à Tindersticks. On se demande presque pourquoi ils n’y ont pas pensé avant. When The rain comes permet de retrouver quelques standards intemporels du groupe comme Mermen of the Lea, a Room lives in Lucy. Le groupe a su être exhaustif proposant des morceaux écrits entre 1985 et 2007. On aurait bien aimé réentendre ainsi traité Shantell (le premier single du groupe) ou Slow Pulse Boy, un des morceaux de choix du répertoire mais ce genre d’exercice, on le sait, ne peut que nous laisser en partie insatisfait. Plus embêtant, des titres comme Virus Meadow ou Vincent Craine jouant initialement sur des soubresauts et de violentes sautes d’humeur perdent ici de fait une partie de leur intensité et donc un peu de leur raison d’être. Dommage : les parfois bonnes idées ne fonctionnent pas toujours à l’usage. L'ensemble reste quand même de qualité.

denizor
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le 7 oct. 2015

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