Critique de la prestation au palais des congrès de Paris du 5/11/2014

Grand fan de musique de jeu vidéo, c'était avec un immense enthousiasme que je me suis rendu au 4e Video Games Live fait à Paris et... j'ai été déçu.

Tout d'abord, la forme ne me plaît pas. Mais je reconnais que c'est complètement subjectif et tout à fait personnel.
Tommy Tallarico parle entre chaque piste, fait parler le chef d'orchestre, un compositeur, un groupe invité presque par surprise,... et il demande à la foule en délire de réagir et de crier/chanter/applaudir tout le temps.

J'étais prévenu et moi, en vieux schnock, bizarrement, je préfère pouvoir profiter de ces musiques magnifiques avec le moins de parasitage possible. Le résultat est que ça ne fut pas possible. Et bien sûr, les 2 mecs derrière, implicitement encouragés par Tallarico, qui parlent pendant SHADOW OF THE COLOSSUS !!! J'ai failli me retourner en les suppliant de se taire car ÔTANI KÔ !!!

Et puis, plus grave, il y a eu des problèmes de forme.
Les sons de l'orchestre étaient étouffés, les batteries trop importantes, le piano pas assez mis en valeur, un violoniste s'est levé pour jouer mais on ne l'entendait plus, la soliste qui est tellement mal mixée qu'on n'a plus entendu sa voix pendant 2 secondes, la 1ère ligne des paroles de Still Alive qui a tout simplement été oubliée,...

Pour moi, le plus malheureux a été cette impression de "fake" : comme si les sons qu'on entendait ne venaient pas des instruments que j'avais devant moi. Je pense clairement que c'est dû aux filtres numériques appliqués en temps réel aux instruments. Il y avait de l'écho, c'est sûr (puisque Tallarico a parlé pendant quelques secondes en surprenant l'ingénieur du son qui n'a pas enlevé le filtre à temps) mais il y avait aussi une partie de la musique pré enregistrée voire du playback (je ne pense pas mais en tout cas, Riva Taylor chantait en même temps que son clip qui passait derrière car on entendait presqu'un duo de chanteuses.

Disons que, dans l'absolu, l'intention est louable, l'organisation est bonne et il y avait le magnifique stand MO5.COM sur lequel tout le monde pouvait jouer aux jeux dont sont tirés les musiques (Et oui, je suis corpo !), mais par rapport à d'autres concerts de musiques de jeux vidéo ou d'anime, j'ai trouvé qu'il y avait plus de problèmes ici. Quand le prix des places vont de 40 à 80€, je trouve ça un peu inadmissible alors que les autres font mieux.

Mais tout n'est pas noir, la tracklist était très sympa avec de grands classiques (Castlevania, Street Fighter 2, Final Fantasy) et quelques surprises (Monkey Island, apparemment réarrangé et joué ici parce que les fans français l'ont beaucoup réclamé sur la page facebook des VGL), Shadow of the Colossus donc (coupé et trop court mais avec moi, ce sera forcément trop court), Metal Gear Solid, Chrono Trigger, Sonic, Megaman et surtout le thème de Journey pour lequel le chef d'orchestre n'a été nul autre qu'Austin Wintory, le compositeur et ça, ça fait vraiment plaisir !

Un groupe a également été invité, les Random Encounters, mais j'ai du mal à croire à la jolie histoire de Tallarico comme quoi ils ont demandé à venir à Paris car ils ADOOOOORENT la ville et ont toujours souhaité s'y produire et donc que l'équipe des VGL a dit oui, comme par bonté d'âme. Tallarico n'avait qu'à dire la vérité : ils sont bons et il y a un accordéoniste, ce qui va par-cliché-tement bien avec Paris et la France.

Bien sûr, on regrettera le manque d'originalité et surtout d'audace dans le choix des piste (pas de Nier, pas de ActRaiser, pas de Dune,...) mais il semblerait que le pattern soit clair et prudent : il ne faut que des jeux hyper connus sinon ça ne sera pas rentable. Quelque part, on peut les comprendre