Trilogy (Live)
8.3
Trilogy (Live)

Live de The Cure (2009)

If only tonight we could fall in a deathless spell

The Cure après vingt-cinq années de carrière est-il encore capable d'atteindre les sommets?



Si l'alarme a été sonnée quelques fois ces dernières années, le groupe va démontrer qu'il peut encore jouer des coudes et faire plaisir à ses fans.


En fin d'année 2002, The Cure va créer la surprise en donnant trois concerts exclusifs dont l'objet est la revisite de trois albums-culte du groupe. À l'annonce du mot "Trilogy", on pensera instinctivement à la fameuse "Trilogie glacée", à savoir "Seventeen Seconds", "Faith" et "Pornography", pourtant, seul le dernier sera au programme. Alors quels albums pourront accompagner l'opus le plus déjanté de Cure? Et bien, ce seront "Disintegration" et le récent "Bloodflowers" qui seront sélectionnés, pas pour leur penchant morbide, mais plutôt pour leur côté atmosphérique et thématique. Chaque volet de ce "Trilogy" présentera trois différentes approches du Cure introspectif, montrant l'évolution artistique et la maturation du combo.


Berlin n'a d'ailleurs pas été choisie au hasard: Ville lourde d'histoire, au passé à la fois glorieux artistiquement et portant encore les stigmates des drames passés. "Pornography" et son "One hundred years" démarre les hostilités, ce qualificatif s'ajustant à merveille à l'atmosphère tendue du morceau. La scène est baignée par les lights rouges incandescents et les stroboscopes, le Simon Gallup de 82 est de retour avec sa hargne et sa basse Rickenbacker, Robert, autre témoin de cette époque nous ressort sa Fender de l'époque de "The Top", le reste du groupe s'exécute parfaitement à la tâche, notamment Perry Bamonte dont les guitares croisent celle de Robert à merveille. L'interprétation des morceaux est pleine de fougue et de rage et chaque morceau est joué avec justesse. "One Hundred years", "The Hanging Garden", "Siamese Twins" ou encore "Pornography" atomisent un public qui ne s'attendait pas à un tel spectacle.


"See you seven years" proclame Robert à la fin du premier acte, et les lumières rouges laissent place aux spots bleus annonçant le doux froid de "Disintegration". Le set de l'album monte en puissance, l'atmosphère est moins chargée mais puissamment évocatrice, et Robert nous sort sa fameuse Fender VI. L'interprétation est à nouveau au diapason, Jason Cooper se glisse plutôt bien dans la peau de son illustre prédécesseur, même si sa frappe est moins puissante. Au niveau des réussites, on peut noter "Fascination Street" (la photo de la jaquette), "Prayers for rain" avec un Robert Smith en pleine possession de sa voix et les magnifiques "Homesick" et "Untitled" en guise de clôture. On se régale encore une fois, à noter la grande qualité de l'image sur l'ensemble du set.


"Another eleven years", et c'est parti pour le dernier volet: "Bloodflowers". Après que deux des meilleurs albums du groupe furent magnifiquement interprétés, on va voir si le dernier album en date peut tenir la comparaison. Et la réponse est quand-même oui; "quand-même", car les morceaux un peu mous le restent, malgré la tentative un peu ratée d'accélérer "There is no if". Oui pour la maîtrise du set et pour le feeling très agréable qui s'en dégage. L'exécution est point, les guitares acoustiques jouées tantôt par Perry, tantôt par Robert apportent un peu de piment ainsi que le jeu tout en nuances de Jason Cooper. "Out of this world", "Watching me fall", "The last days of summer", "Bloodflowers" sont remarquables.


On croit le show alors fini, et Cure ressurgit sur scène pour conclure avec deux excellentes versions de "If only tonight we could sleep" et "The kiss" histoire d'enfoncer un peu plus le clou.


"Trilogy" va venir rétablir le statut de Cure et faire un beau cadeau à ses fans. Si vous ne le possédez pas, courrez l'acheter ou le regarder.

BorisNetzer
9
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Créée

le 5 févr. 2024

Modifiée

le 11 févr. 2024

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Boris Netzer

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