J'ai littéralement pétitionné pour cela : l'album de Gilles Stella est enfin une réalité. Le fantasque dinophile du trio Crossed/Chroma n'a en effet jamais rechigné à nous proposer ses ritournelles, qui trouvent enfin ici un écrin musical.


L'intro de l'album est la chanson-titre, Ton Hirsute Compagnon. Sorte de générique d'une fausse émission pour enfants, elle pose directement l'ambiance bienveillante et facétieuse de l'album.


Le twist des twists est une hommage au fameux running gag de Crossed, énumérant avec malice de nombreux retournements de situation cinématographiques (et c'est pas faute de prévenir du spoil avant)


L'album se poursuit avec un poignant duo avec Jeremy Morva(i)n, Cheveux trop hauts. Sans doute la meilleure chanson sur les différences capillaires, mais également la plus aboutie de l'album. Avouons tout de même que Gilles Stella porte clairement la performance sur ses épaules.


Mais la pièce centrale de l'album, c'est ce fameux Droit de réponse à Gérard Lenorman, un véritable réquisitoire contre l'intéressé et sa chanson "Gentil dauphin triste". Le décalage amené par le refrain est certes voulu, mais ne colle pas vraiment à l'attitude habituellement innocente de l'interprète. Mais le tout reste entrainant et dans le concept de l'album. Et on dit quand même pas de mal de Spielberg.


Diner's Song est la version étendue de la demo "Pas de salade iceberg", et je ne pouvais pas être plus heureux que cet air, parmi l'un de mes préférés de Gilles, ait ce traitement. La nouvelle orchestration fait son effet. Cependant, j'ai du mal à accrocher au délire "comédie musicale" du titre.


La Ballade Galactique montre à nouveau ce côté moins naïf qui nous a surpris dans Droit de réponse, et le résultat est beaucoup plus satisfaisant et cohérent que pour son comparse.


Ravi de retrouver La Chanson des Etats, où Karim et Jeremy se joignent à Gilles pour un autre remaster . Petite déception pour ma part, aucune nouvelle parole à l'horizon et un solo un peu longuet pour meubler à la fin.


Pas de plume commence tout en mélancolie, mais se réveille à l'arrivée du refrain pour nous donner un rythme bien funky. Un pari gagnant qui révèle le potentiel de l'artiste.


Puis vient la meilleure chanson de l'album, Dino Disco Laser. A l'origine, encore une fois, d'une blague de 5 secondes sur une vidéo, il a ici le droit à une version complète absolument délicieuse, agrémentée d'un message écologique parfaitement dans le ton. Mélodie entraînante, instrumental cheesy, dinosaures : bref, tout Gilles Stella en une chanson. Dommage que ça se finisse un peu abruptement, on n'aurait pas dit non à une outro.


L'avant-dernière chanson, Président de l'Amour, sert d'épilogue anticipé à Ton Hirsute Compagnon, sous forme de déclaration d'amour à Jeff Goldblum, pleine de swing et de tentatives désespérées de l'encourager à se lancer en politique.


Petite friandise pour clôturer ce voyage sur la Colline Perdue : la version remasterisée du cultissime Attention Dino Danger. Une production spectaculaire qui compte bien mériter son statut d'apothéose finale. Et bien désolé Gilles, mais cette interprétation théâtrale gomme l'authenticité de l'originale et ne m'a pas convaincu, mais je suis sûr qu'elle trouvera son public. (Restez bien après la fin, par contre !)


Malgré ses défauts et des choix parfois étranges, le premier album de Gilles Stella satisfait amplement mes attentes. La passion de notre forêt de cheveux préférée imprègne tout le disque et nous rappelle les plus belles heures de Jean-Jacques Goldman. Comme le dieu de la chanson française, qu'il rendrait fier à n'en point douter, il prouve qu'il ne suffit pas d'avoir une voix incroyable pour nous prendre par les tripes. L'album ne parlera principalement qu'aux fans de Crossed et de Chroma, et c'est bien pour cela qu'on attend une suite moins contrainte par des extraits déjà offerts au grand public.

Spireal
8
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le 16 oct. 2020

Critique lue 609 fois

9 j'aime

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