Mindless Self Indulgence fait partie de ces groupes particulièrement difficiles à classer par genre (mon lecteur audio l'étiquetait "Industrial Jungle Pussy Punk"). De fait, dans MSI, on trouve :

- du Hip-Hop, à travers le jeu de batterie de Kitty et le chant parfois rappé de Jimmy Urine.
- du Metal, dû à la violence de certaines compositions, mise en valeur par les riffs réduits au plus simple et au plus efficace de Steve, Righ?
- de l'Electro en conséquence, qui joue un rôle essentiel dans l'identité du groupe.
- une bassiste (nommée Vanessa Y.T.).
- du Punk.

Du Punk d'abord dans la composition, la brièveté des morceaux et leur efficacité. Il suffit par exemple d'écouter "Bring the pain", à savoir la deuxième piste de l'album Tight (réédité en Tighter en 2011). Cette piste dure précisément trois minutes et trente-neuf secondes, que j'ai écrites en lettres, ce que d'ordinaire personne ne fait plus une fois sorti du primaire à part pour remplir un chèque. Trois minutes et trente-neuf secondes, c'est très long pour du Mindless Self Indulgence (ça l'est un peu pour moi aussi puisque je l'écris en lettres). En fait, c'est même déjà rare de dépasser les deux minutes (exemple : "Tornado", toujours dans Tight puisqu'il s'agit de lui).

Du Punk enfin et surtout dans l'esprit. Pas dans le sens politique mais dans le sens anti-conventionnel. MSI part dans tous les sens, touche à tout, dépasse les frontières des styles, raconte n'importe quoi. Et ce qui impressionne, c'est qu'il maîtrise tout ça parfaitement. La rythmique, le chant (James Euringer, le frontman, possède une capacité à partir soudainement dans les aigus et à durcir le ton qui n'est pas sans rappeler les débuts de Marilyn Manson), les sonorités électro, la folie, tout cela se marie à la perfection, bien que ça pourra en rebuter plus d'un.

Mais revenons-en à Tight.
Tight est trop court, malgré ses pistes d'anthologie (dont l'excellent éponyme).
Tighter est trop long, à cause de l'ajout de beaucoup de morceaux plus ou moins inutiles, qui font plus office de blagues et de bonus que d'une véritable continuité à l'album, tout en doublant son contenu.
En fait, en tant que premier véritable album, Tight est surtout une initiation à Mindless Self Indulgence. Les plus curieux, les conquis, se tourneront vers la suite, à savoir le très bon Frankenstein girls will seem strangely sexy. Plus long. Plus efficace. Bref, meilleur.
RaoulDeCambrai
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le 3 mai 2012

Modifiée

le 4 nov. 2013

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