Si le nom des Get Up Kids ne vous dit rien, sachez qu'il s'agit d'un des groupes à l'origine du mouvement emo, et dont l'album « Something To Write Home About » est un classique du genre, souvent reconnu comme une grosse influence pour les ténors du genre (Fall Out Boy et Dashboard Confessionnal en tête). Le groupe a eu une vie relativement courte, et se sépare dix ans après sa création, et après avoir signé des disques moins essentiels pour le genre sur la fin. Aujourd'hui, le groupe se reforme et revient des studios avec un « There Are Rules » tout neuf ; que faut-il en attendre ? Ça commence très fort avec un « Tithe » proche du Failure de « Magnified » (miam), suivi d'un « Regent's Court » tout aussi rock et réussi. Alors lorsque « Shatter Your Lungs » débarque, avec son air d'électro pop fadasse, on ne sait pas quoi en penser, et on préfère passer au titre suivant. Problème : « Automatic » joue la même carte, encore plus revival eighties de mauvais goût. « Pararelevant » semble volontaire pour faire le grand écart entre les deux genres, et ne s'en tire pas trop mal. « 'Rally Round The Fool », sorte de ballade emo traversée de nappes étranges, étonne mais fonctionne. « Better Lie », porté par une basse décidément omniprésente, est miné par un refrain trop faible pour convaincre. « Keith Case » a un peu tendance à se combattre lui-même aussi. « The Widow Paris » suit, et s'impose comme l'un des meilleurs titres de l'album, sombre et frais à la fois. Sur « Birmingham », le groupe expérimente à tout va, gâchant un peu le potentiel de la chanson. « When It Dies » sonne un peu comme la rencontre entre ballade rock et titre de Killing Joke période « Brighter Than A Thousand Suns ». Enfin, « Rememorable » sonne trop classique pour mériter son titre. Globalement, c'est une reconversion réussie à laquelle on assiste ici, avec son lot de très bons titres, mais également de grosses maladresses. La difficulté, c'est que le groupe ne s'adresse ni à sa fanbase d'antan ni à de parfaits inconnus...
MarcPoteaux
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le 19 févr. 2013

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Marc Poteaux

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