Post-rock pas mort ! D’autant plus avec un album comme celui-ci : intelligent, accessible, mélodique, brillant. Sans tambour ni trompette, The Pattern Theory fait une entrée fracassante parmi les meilleurs artistes du genre.


En anglais,"Pattern" c'est le motif sur un tissu, la structure, le patron...ce qu'on ne remarque pas forcément mais qui fait souvent fait le charme de l'objet qu'il orne. Le terme convient bien, à ces Anglais expatriés à Berlin, eux qui proposent une musique, instrumentale qui, peut facilement s'écouter en fond sonore, , pour une ambiance bien, sous tout rapport distillant de jolies harmonies soyeuses. Cela ne pourrait être que ça, une charmante musique décorative qui ne ferait pas de bruit ni de vague.


Sauf que cela ne se passe ainsi, si tant est qu'on monte le volume et qu'on se met à écouter et pas seulement entendre le disque. C'est peut-être là dedans que réside la fameuse théorie du groupe : faire passer au premier plan sa musique et en révéler toute sa beauté, ses nuances, sa complexité et son importance.


La musique de The Pattern Theory est un savant équilibre des forces, des moyens et des influences. Il y a là de jolies parties de guitare lumineuses et pop ou de claviers, à la coolitude toute droite sortie du soft rock des années 70 et en même temps,, une recherche sonore qui montre le bout de son nez sur un son qui irradie, sur une, pulsation qui se répète, sur une guitare qui se met en boucle. Un peu comme , si The Smiths,, Steely Dan et Tortoise pouvaient trouver un terrain d'entente. Outre l'habituel, guitare-basse-batterie, The Pattern Theory use aussi avec parcimonie de synthétiseurs (sans que cela prenne tout le champ musical) , mais aussi de xylophone et de vibraphone qui par moments deviennent même les instruments lead de la mélodie., Avec ces"Berlinois" l'organique, l'électrique et l'électronique vivent en parfaite symbiose.


Sous une lumière rasante de fin de journée, la musique ne se la coule pas toujours douce, le groupe aimant les structures évolutives et les rythmiques syncopées (cela pourrait tourner à la démonstration jazz ou math rock mais le groupe s'arrête toujours avant l'irréparable), : James Yalde,, également batteur pour The Decline winter (side project de Hood) et d'Epic 45, fait des merveilles pour faire en sorte que The Pattern Theory ne s'endorme pas sur ses lauriers et ses douces mélodies. Son jeu est d'ailleurs souvent nerveux et vif. La guitare dès lors se met au diapason et devient plus accrocheuse (sans devenir bruyante, violente...The pattern Theory est vraiment le roi de l'équilibre).


Bref derrière l'apparente quiétude de façade, tout un monde vit et, vibre. Et de ce côté là , c'est, parfaitement réussi.

denizor
9
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le 25 nov. 2012

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