Une tuerie ! Cette bande originale est une putain de tuerie mes amis !


Le miracle d'un film - The Crow - culte pour certains, kitsch pour d'autres, le miracle d'un film avant tout sublimé par une BO qui déchire !


De toute façon c'est bien simple, si l'on excepte la cohérence relative entre les différents morceaux qui le composent, les titres cumulés de cet album le place au-dessus même de ceux "non-compilés" que je vénère le plus. La densité s'y révèle incroyable.


C'est aussi un miracle parce que les groupes que j'apprécie le moins d'habitude sont ici au meilleur de leur forme, tous.
Je ne sais pas si c'est Alex Proyas qui a su dénicher toutes ces perles d'artistes soit très connus, soit très inconnus, mais si c'est le cas, le gars à un sacré pif et des goûts si proches des miens que ça en deviendrait presque flippant !


Sur cet album il y a 14 titres, pas une seule fausse note, et des chefs-d'oeuvre comme s'il en pleuvait. Petite visite guidée :


L'album s'ouvre sur, d'après moi, l'un des meilleurs morceaux de The Cure, plus rock que d'habitude, plus varié aussi, avec en prime des sortes de petits croassements en fond sonore - histoire de bien coller au thème du film - on tient-là le premier très gros titre de l'album.


Machines of Loving Grace, groupe inconnu pour moi, prend le relais avec un titre assez froid et inquiétant, pas le meilleur de l'album mais très réussi.


Plus célèbre à l'époque, Stone Temple Pilots enchaîne sur un ton plus cool, plus jazzy, avec ces petites montées qui font la différence.


Le 4ème morceau est une tuerie, un petit chef-d'oeuvre de Nine Inch Nails - groupe dont je ne suis pas forcément fan - à base de percus entêtantes, de légères montées et de plus gros braillages à vous hérisser le poil ! Intensité maximale.


Et le 5ème morceau ? C'est un truc improbable : Rage Against the Machine s'essaye à quelques petits riffs jazzys, puis remettent la disto, avec en prime quelques joyeusetés du génie Morello. Le kiff total.


On reprend un peu nos esprits sur le titre de Violent Femmes, et là c'est l'émotion qui domine, la mélancolie s'installe et c'est sublime... Un petit bijou.


Bon, c'était bien mignon tout ça, mais Rollins Band se charge très vite de nous remettre sur les chemins tortueux de la folie avec un morceau pas évident à la première écoute mais qui suite à une intro un peu longue délivrera des trésors de colère et de désespoir. Pas le plus accessible, mais perso j'adore !


Et là ! C'est le miracle ! Helmet nous balance un truc complètement dingue, un son lourd sur des percus très claires, un morceau insensé, varié, qui se terminera en apothéose avec fusions et autres accélérations de toutes sortes, jusqu'à vous faire perdre la tête. UNE BOMBE.


Et si vous croyiez que le titre suivant allait calmer le jeu, détrompez-vous : c'est du Pantera. D'habitude je n'aime pas trop, mais force est de constater qu'ils sont ici d'une impressionnante efficacité avec un solo d'anthologie notamment.


For Love Not Lisa, groupe passablement connu, nous offre ensuite son plus beau morceau, sorte d'épopée romantique au refrain bouleversant qui n'oublie pas pour autant de nous en mettre plein la vue avec un rythme effréné le reste du temps. Un morceau ultra varié, ultra efficace, un autre chef-d'oeuvre, et je pèse mes mots. Que d'émotions !


Le titre suivant d'After the Flesh (?) est celui que j'aime le moins, c'est un bon morceau quand même, mais passons...


Et revenons aux poids lourds et à l'un des groupes fondateurs du mouvement "Shoegaze" : The Jesus and Mary Chains. Le morceau est bon, dans leur style guitaristique si particulier, avec distorsion maximum, mais sans plus.


Les deux derniers titres sont plus calmes, chose relativement étonnante de la part du groupe Medicine, également habitué aux distorsions à outrance, mais qui nous livre ici une magnifique balade. La chanteuse est accompagnée sur la fin du morceau par la voix divine d'Elizabeth Fraser... Vous savez, l'ange des Cocteau Twins. Non ? Bah ruez-vous sur ce groupe intemporel alors... Ou attendez de l'entendre une fois au paradis...


Jane Siberry conclut l'album tout en douceur et tout en volupté. Fermez les yeux, et laissez-vous porter... L'émotion est grande, à en chialer mais...


Non, vous n'êtes pas mort. Vous n'êtes pas encore monté au ciel.
Vous venez juste d'écouter ce qui s'est fait de mieux.

RimbaudWarrior
10
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le 23 sept. 2015

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RimbaudWarrior

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