Par Olivier Lamm

On pourra se dire que ces foutues listes de fin d'année servent au moins à ça : quand les journalistes chroniqueurs, cette sous-race avérée qui ne connaît rien ni des plaisirs de la nuit, ni de la sincérité totale qui animent toutes les autres créatures qui foulent le sable de la planète (j'en place une pour tous les zombies bien pensants, donneurs de leçons, des forums Internet, et à leur bonne foi immaculée), sortent de leur petit chapeau en feutre ces petits bijoux d'énergie puriste à côté desquels ils étaient passés, les oreilles épuisées de la dernière merde tapageuse surmarketée (et donc enjeu intéressant pour la régie pub du mag, c'est un échange de bons procédés) de la pile « à chroniquer impérativement ». A côté desquels nous autres, pas moins méprisables, pas moins malhonnêtes, nous étions passés pour les mêmes raisons. La mention innatendue, quasi ex-nihilo de The Coldest season, tout gris, humble et obsessionnel a donc certainement sauté à la gueule de pas mal de lecteurs nerds indécis et déçus des lectures compulsives de listes de célébration pour le reste bien trop proches des leurs propres (éminemment originales et vierges de toute influence-perfusion, il va sans dire). D'un mag prescripteur (The Wire) au summum incarné de la techno credibility (Resident Advisor) en passant par quelque blog super avisé (Test Industries), on pouvait difficilement encore passer à côté, il faut dire.

Mais pourquoi on n'en a pas entendu parler plus tôt ? D'abord, il y avait la dénomination compliquée des artistes en lice : Deepchord presents Echospace. C'est qui ? C'est quoi ? Deux artistes ? L'un qui présente l'autre ? Deepchord, ça disait vaguement quelque chose : une petite référence de minimal techno dubby pertinente parce que plantée à Chicago, pompée direct et sans-titre sur le meilleur du meilleur taillé Basic Channel et Chain Reaction par Maurizio soi-même, les instrumentaux de Rythm&Sound, Vainqueur ou les premiers ébats de Monolake. Echospace, en revanche, sort ex-nihilo de l'anonymat de son nom propre programmatique. On explique donc : Dans Deepchord presents Echospace il y a bien Deepchord (alias Rob Modell), mais il y aussi Stephen Hitchell (que de double l), connu autrement sous le nom de Soultek (qui n'apparaît nul part sur la pochette, donc), et ensemble, ils font Echospace (qui visiblement n'est pas le nom du groupe, mais juste celui du projet, ah là là les nerds). Et que font ils ensemble, les deux nerds ? Eh ben ils font du Maurizio. (...)

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Chro
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le 9 avr. 2014

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