Un an avant King Crimson

J'étais très intéressé par cet album pour comprendre comment le génie Robert Fripp est parvenu à créer In The Court of the Crimson King l'année d'après (avec son futur batteur Michael Giles)
Alors qu'est-ce qu'on a dans cet album? Une suite de morceaux assez courts, aussi agréables à écouter que de la bossa nova, qui font beaucoup penser soit au premier album de Pink Floyd ("Newly Weds", "How Do They Know") soit aux petites "chansonnettes" légères mais toujours subtiles des Beatles (comme Michelle, Here There and Everywhere, When I'm Sixty Four, Martha My Dear, Good Night etc). Tout ça dans une ambiance très british ("One In A Million", "Digging My Lawn", "Little Children", "Thursday Morning") et un talent déjà bien confirmé à la guitare pour Fripp et à la batterie pour Giles. Mention pour l'ensemble des arrangements, on a de l'orgue, de la flûte, des violons, des rythmes chaloupés, bref une richesse instrumentale qu'on retrouvera bien sûr avec King Crimson.
A la toute fin se trouvent 2 morceaux étranges, plus longs que les autres, et qui sonnent déjà King Crimson: "Suite No.1", avec l'apparition du mellotron entre 2 (superbes) numéros de jazz manouche et en dernier l'angoissant "Erudite Eyes" et ses 3 dernières minutes expérimentales qui donnent l'impression d'écouter du gros krautrock.
J'aurai aimé mieux comprendre le sens des paroles et leur délire mais la simple lecture ne m'a pas aidé. Si bien qu'au final j'ai une impression un peu mitigée : cet album n'a pas été une grande révélation, surtout venant de la part des fondateurs de King Crimson, j'aurai adoré quelquechose de plus innovant. Mais j'apprécie quand même le charme, la diversité de l'album et la guitare de Fripp qui me donne envie de le réécouter.