Promis, je ne l'ai pas écouté que pour Jeff Goldblum.

Petit préambule: comme toutes mes critiques courtes, à la base je partais pour n'en faite qu'un statut rapide, mais la limite de caractères m'a rattrapé. Je n'ai donc pas un roman à dire sur l'album qui est très honnête, mais je me dois de structurer mon propos.

Il s'agit d'un album de cocktail lounge / cool jazz de reprise de standards, du genre ou non (on y trouve du Herbie Hancock, du Duke, du Nat K. Cole jusqu'à Marvin Gaye et étonnamment, Ross Bagdasarian (créateur des chipmunks).
Pas de grande prise de risque donc, il s'agit pour la plupart de classiques travaillés et retravaillés, et c'est là où je n'attendais pas Jeff Goldblum: lui et son groupe sont de très grands techniciens. L'exécution est nette, propre et tout s'enchaîne sans soucis. Seulement, si la musique tient une grande part de technique et de doigté, il lui faut un petit plus pour toucher et c'est là que le bât blesse: est-ce qu'il s'agit de la production, de l'enregistrement (pourtant en live), mais il manque une âme au disque, ce petit quelque chose qui nous fait fermer les yeux en profitant du moment. Je chipote car je suis incapable moi même de reproduire un travail aussi propre qu'eux, mais mon ressenti est d'écouter un travail très propre, mais qui ne fait que réciter une copie déjà apprise.

La technique et la maîtrise sont donc excellentes, mais moins l'interprétation. Pourquoi? Ce n'est pas un manque de talent à n'en pas douter, car même si on peut douter que Jeff Goldblum n'ait pas forcément consacrer les 66 ans de sa vie au piano, il est entouré de grands professionnels. Non, à mes yeux, et tout à fait subjectivement, il s'agit de la lounge music. Celle-ci ne se prête pas forcément aux grandes envolées et est même beaucoup plus polissé que son grand frère le cool jazz, qui proposait des interprétations vivantes. Ici, c'est Jeff Goldblum qui fait parfois vivre le disque en interagissant avec le public ou ses guests, mais pas par sa musique. C'est sympa, en live on doit beaucoup aimer, mais même si ça nous arrache un sourire, ça ne nous fait que regretter de ne pas voir le groupe en live.

Du coup, est-ce que cette critique a un sens? Pas vraiment non, puisque j'estime que le défaut du disque vient d'un genre devant lequel j'ai du mal à rester une heure à travailler sans parler à quiconque. J'avais juste envie de donner mon avis sur le disque, et dire que je t'aime, Jeff.