Lâcheté et mensonges
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Il faut que les choses soient claires : en 1984, quand Edwyn Collins tente d'enregistrer le troisième album d'Orange Juice, le groupe qui enchanta l'Ecosse post-punk de 1982 n'existe plus. James Kirk et Steven Daly sont partis depuis plus d'un an et la tentative de remonter un groupe avec de nouveaux membres fait long feu, obligeant Edwyn et la maison de disques à se contenter d'un mini-Lp, "Texas Fever", qui ne connaîtra aucun réel succès...
... Un mini-Lp qui ne manque pourtant ni de panache, ni d'ambitions : Edwyn tente de passer ici à la vitesse supérieure, tourne le dos à l'artisanat indie et son ascétisme, pour aller se frotter à une sorte de funk moderniste qui n'est pas sans évoquer, toutes proportions gardées, le travail de Bowie à l'époque de "Scary Monsters". Malheureusement, les compositions de "Texas Fever" ne tiennent pas formidablement bien la route, et si l'album démarre fort avec ses trois premiers titres, le reste est trop anodin pour que l'auditeur en ressorte réellement impressionné.
"Texas Fever" reste néanmoins une oeuvre de transition importante dans la discographie d'Edwyn Collins, car à défaut d'y trouver sa voie, il y a trouvé sa voix : pour la première fois, il "chante bien", et paraît saisir combien son timbre peut gagner en richesse et en profondeur. La mue s'est amorcée et le premier chef d'oeuvre n'est plus très loin.
[Critique écrite en 2018]
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Créée
le 30 juil. 2018
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