Synthetica
6.9
Synthetica

Album de Metric (2012)

Le groupe d'Emily Haines monte, monte...Les Canadiens ont dépassé les 500.000 exemplaires de leur Fantasies en 2009. Commercialement, Metric commence donc à compter avec comme dernières preuves, une participation sur la BO de Twilight III et le désir du groupe de se prendre en main en créant son propre label. Artistiquement, c'est moins évident. Après le coup d'éclat de leur premier album, Old world Underground, where are you now ? (et quelques singles marquants comme Succexy ou Dead Disco), le groupe était tombé dans une sorte de ronron ; ce qui nous avait valu de nouveaux albums de série bien ficelés certes mais manquant d'âme. Avec Synthetica, le groupe tente le saut qualitatif en choisissant de faire évoluer leur recette éprouvée. La volonté est toujours la même : rythme catchy voire dansant ; mélodie fédératrice pour ne pas dire mainstream. Mais les ingrédients sont un poil différents avec une présence accrue de claviers comme annoncée dans le nom même de l'album. Pas de révolution non plus, Emily Haines, en plus du chant, a toujours été débout derrière un synthé. Mais ici, l'enrobage synthétique est plus présent, y compris dans les effets entourant la voix. Metric essaye de trouver le même équilibre que Cardigans - qui avait évolué de manière équivalente avec Gran Turismo - ou nos Français de Ginger Ale (The Void, le titre le plus new wave du disque)...ou Pamela Hute. L'évolution est prégnante dès l'ouverture, pour ce qui reste le meilleur titre de l'album, un Artificial Nocturne, riche odyssée en terre synthétique. Elle donnera aussi une plus grande profondeur in fine au cosmique Nothing but time. Ailleurs, ce sera le son léger et spécifique d'une boite à rythme qui cadencera une pop sucrée de Lost Kitten. Ou une rythmique martiale proche de Nine Inch Nails (version adoucie tout de même) sur Youth without Youth (bon single efficace). Les guitares disparaissent totalement sur Clone pour réapparaître sur le mal nommé Synthetica (petit morceau nerveux et deuxième single probable). Pourtant si la production prend de l'ampleur, elle lisse un peu ce qui faisait le sel de nos Canadiens, un esprit rock intact malgré des mélodies un peu convenues., Et cette vieille ganache de Lou Reed, invité de luxe sur The Wanderlust ne changera rien à l'affaire. Le groupe qui avait sinon quelques accointances avec le disco-rock, n'y va pas non plus franchement, ne sortant aucune bombe ou presque destinée aux dancefloors. Dommage. Metric veut sans doute trop ménager la chèvre et le chou et ne tranche pas. Gageons que ce nouvel album se vendra encore plus que le précédent...

denizor
5
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le 26 sept. 2012

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denizor

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