On s'est un peu mépris sur le compte du OMR. Lancé comme beaucoup sur la foi de remix (pour Tommy Hools) on voyait dans le duo un des avenirs possibles de la French touch ou une version française d'Ellen Allien. Faux, avec ce deuxième album, OMR a totalement rejoint la famille de la pop fusse-t-elle branchée électronique. Superheroes crash a été produit par Mario Thaler, enregistreur Neon Golden de Notwist et producteur pour Lali Puna, Ms John Soda. Ce qui s'appelle une pointure dont on comprend l'intérêt naturel et évident qu'il a pu porter à OMR (un autre duo mixte tiens tiens…). Encore plus qu'un album d'OMR, Superheroes crash apparaît plus comme un album de Thaler, tant sa marque de fabrique ressort de la musique. C'est à la fois tout l'intérêt et toute la limite de cet album. Des titres impeccables et complexes, une production nickel et moderne, équilibre parfait entre voix diaphane, machines et guitares.
Mais en même temps c'est trop parfait avec un air de déjà entendu. Comme une jolie fille à la beauté un peu banale qui laisse un peu froid. OMR s'est peut-être un peu trop fondu dans l'univers sonore de l'Allemand. Frigo, qui a travaillé avec Thaler et dont l'album est à venir, a mieux tirer son épingle du jeu. A se demander si le nom OMR presque anagramme avec MORR (label associé aux groupes allemands précités) n'est pas une coïncidence. On regrette que le premier titre Captive in the height of summer, plus singulier et aux influences Morricone n'ait pas joué un rôle de jurisprudence. En même temps, il n'y a rien à redire, les Français sont au niveau des Allemands, c'est en soit une bonne nouvelle !