Dans le monde florissant de l'électro-pop germanique, le Berlinois Dirk Dresselhaus apparaît comme un gentil olibrius. Il n'y a qu'à voir la pochette de son précédent album Zoomer pour se dire que Dirk est un original. Le nouvel opus enfonce encore un peu plus le clou. Une écoute hâtive nous fera ranger Skoda Mluvit comme fils spirituel de Neon Golden, Dirk parsemant son album d'hymnes pop composés à la guitare acoustique, rehaussé d'harmonica mais passés à la moulinette de l'électronica. pac man/Shopping cart et Cataractact sont en ce sens les dignes successeurs de Frogtoise, le tube de l'album précédent ; des morceaux qui rivalisent avec les classiques Pilot ou Pick up the phones. L'originalité de Dirk ne situe pas là, si tant est que ce folk du troisième millénaire soit définitivement passé dans les mœurs (caplet). La musique de Schneider TM, bien que faisant la part belle à la technologie et à sa froide application, renvoie à certains aspects de la world et plus généralement la black music. Ces intrusions ne pourront n'être qu'un concert de kalimba (toujours Caplets le meilleur titre de l'album), des programmations utilisées comme des percussions ou un talking drum en liberté. Dirk le teuton joue à l'Africain, comme les Anglais David Byrne et Jah Wobble l'avaient fait en leur temps, mais sans perdre de vue sa ligne de mire électronica folk. La musique est donc plus sensuelle que chez Notwist, mâtiné de funk et de blues sur Vodoo, de hip hop sur Blacksmith (avec Max Turner en guest vocal). Une ouverture tout azimut comme un Beck "électroniquisé". Bref, on se dit qu'il est carrément mieux que Moby, Dirk !

denizor
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le 9 mai 2016

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