Rivers
6.3
Rivers

Album de Dick Rivers (2014)

Le problème de Dick Rivers, outre le fait d'être toujours passé après Johnny et Eddy Mitchell dans l'affection portée par nos parents beaufs, c'est que comme ces deux pré-cités, il a vécu une bonne partie de sa carrière à jouer un rôle, celui d'Elvis, dont il était fan comme beaucoup à ses débuts. De cette schizophrénie, il reste quelques stigmates; tout d'abord, cette manie de se teindre les cheveux en noir, pour rester "L'homme sans âge" qu'il décrivait dans son précédent album. Aussi, on a l'impression que le crooner n'a pas réellement vécu tout ce qu'il décrit dans ses paroles, surtout ceux se déroulant dans le Grand-Est.
Mais pardonnons lui cela, car depuis "L'homme sans âge" justement, j'ai redécouvert l'artiste. C'est con de dire ça vu son âge d'ailleurs, mais j'ai l'impression que musicalement parlant, il a enfin atteint la maturité. Ce précédent album était sombre, mélancolique, accompagné d'arrangement blues qui, avec la voix grave de Dick fonctionnait pleinement et nous nous laissions prendre. Ici, il nous refait le coup du désenchantement mais sur un rythme et des prods plus rock'n roll, plus folk, voir même parfois enjoué, sur des airs de banjos endiablés ou de riffs électriques dont l'énergie étant tout simplement inattendu, m'a prise par surprise. Il m'est arrivé plusieurs fois de secouer la tête, voir même de danser sur ce "Rivers".
Tous les titres ne sont pas au même niveau, quand le rockeur se fait plus calme, balançant quelques ballades, les compositions sont un peu en dessous, ce qui est dommage puisqu'il avait prouvé avec son précédent, gérer dans ce domaine. On pourrait aussi lui reprocher d'utiliser quelques artifices pour amplifier sa voix, comme ces choeurs féminins sur plusieurs refrains; mais on ne l'avait pas reproché au dernier Leonard Cohen, donc ne le faisons pas pour lui: il a réussi à faire mieux qu'un américain dans son propre domaine, et pour ça, chapeau.
J'ai toujours aimé Elvis dans sa fin de carrière pour le côté dépressif de sa voix et ses compositions tristes et belles, il en sera donc de même pour Dick Rivers, qui mûri d'album en album, comme un bon vieux vin. N'aillez pas de préjugés et comme moi, laissez-lui une chance!
Strangeman57
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Les meilleurs albums de 2014

Créée

le 27 mai 2014

Critique lue 233 fois

1 j'aime

Strangeman57

Écrit par

Critique lue 233 fois

1

Du même critique

Discovery
Strangeman57
10

Critique de Discovery par Strangeman57

J'ai découvert Daft Punk à mes dix ans... Non ! J'ai découvert la musique à mes dix ans. C'était en 2001. J'étais parti en classe de neige. Souvenir assez pénible... je n'arrivais pas monter...

le 27 août 2012

44 j'aime

2

New York Melody
Strangeman57
7

Ou comment te vendre une BO...

Au milieu de tout ces block-busters de vacances est sortie ce 30 Juillet (et plutôt bien distribué) "New York Melody", un film qui transcende le genre de la comédie romantique bien plus loin que les...

le 2 août 2014

40 j'aime

3

Nous York
Strangeman57
2

Comédie française cherche humour desespérement... à New York.

Je passerais tout commentaire sur le jeu de mot qui sert de titre et sur la bande-annonce qui sont à l'image du film. Au départ, je ne comptais pas aller le voir, mais UGC illimité et matraquage...

le 8 nov. 2012

33 j'aime

4