Rio Express, 1 mn d'arrêt.

Bon. Pour cette critique, je décide moi aussi de gagner du temps.

Malgoire, on le sait : un ponte, un homme de goût, un chef d'orchestre qui, au moment de cet enregistrement, dit avoir déjà donné le Requiem une centaine de fois. Tout bien donc, je passe.

Et puis on retrouve le fameux manuscrit de Rio de 1821, annoté par un certain Sigidmund Ritter Von Neukomm, qui compose le "Libera me". Ahhhhh.
L'histoire en quelques mots : le Neukomm (l'infâme traître Iago de cette histoire) a noté les tempi sur la partition (le récent métronome l'y aide) et ce monsieur est un "témoin auditif" direct (sic) car il aurait entendu l'œuvre à Vienne dans sa jeunesse ; en plus, le mec est né dans une maison en face de celle des Mozart, il a un ami commun avec le génie, etc... ! Et Malgoire de conclure sans ambages que la source du rythme est fiable, au moins inspirante.

Et là, patatra, le chef craque et c'est la cata.

Pour cette messe des morts, on est pris de la danse de saint Guy, Neukomm qui a indiqué les tempi et qui devait souffrir de tachycardie nous fait galoper sur la portée, à moins qu'il n'ait fait une confusion avec l'ouverture de La Pie voleuse ? Le chœur a du mal à suivre le rythme et parfois à chanter ensemble, à être toujours juste... Tous les rythmes sont endiablés, en contradiction parfaite parfois avec le sens évident du texte, comme si on avait un train à prendre. Une triste cata.
Bref, bref, bref. Je pourrais aussi développer l'omniprésence de cette foutue clarinette, on n'entend qu'elle! Et la fameuse "colonne harmonique maçonnique" qui cuivre comme un brass-band ?? Mais baste!

Néanmoins, de très belles voix pour les solistes. Et puis, et surtout, il est passionnant d'entendre ce fameux "Libera me" qui a tellement fait parler en son temps.