Il y a ce moment, dans la carrière d'un amateur de pop music, où tu te demandes si t'es pas allé un peu trop loin dans l'ironie. L'écoute régulière de disques supposés mauvais est un sport extrême, un métier ingrat et surtout dangereux. Mais la prise de risque est justifiée.
On a beau être fier de ces choix si fins et de ce cynisme assassin, on passera toujours pour le connard de la bande (clamer son soutien à un outsider va souvent de pair avec le démontage en règle du groupe du moment). En réaction à cette injustice, plutôt que de se remettre en question – ce serait trop simple – on a plutôt tendance à pousser encore plus loin la recherche de nouveautés atypiques. Quitte à s'infliger 95% de déchets pour trouver le seul morceau acceptable de la scène rock de Beyrouth.
Et puis un beau jour, on tombe sur le premier disque d'Aline. L'espace d'un instant – les deux premiers morceaux en fait – on pense avoir trouvé la perle rare de ce début d'année. L'album à défendre bec et ongle. Des textes d'une naïveté sans bornes qui frôlent l'Indochine bas de gamme, des instrumentations eighties tendance teen-movie où l'on danse le jerk et des refrains neuneus-mais-efficaces, genre Etienne Daho ; le disque passe à deux poils de cul de la « pure merveille pop adolescente hexagonale ». Alors qu'en fait, c'est juste de la merde.
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