Prohom
7.2
Prohom

Album de Prohom (2002)

Vous pouvez lire aussi cette critique sur L'Echo scriptural


Prohom se compose de deux membres : Philippe Prohom qui donne son nom à la formation, s’occupe de la partie écriture, chant, guitare et instrumentation électronique, et Christian Fradin, piano, chœurs et instrumentation électronique. Si je tenais à faire une chronique sur ce groupe, c’est avant tout pour un seul et unique album qui m’a longtemps accompagné quotidiennement et que j’écoute encore aujourd’hui avec plaisir : Prohom (2002), le premier album du groupe qui a ensuite tourné vers une instrumentation trop électronique et plus assez rock à mon goût.


Mais ce premier album est d’une orchestration et d’une puissance sans faille. Oscillant entre une musique lancinante et parfois mystérieuse, comme dans le titre « Le Miroir et moi », dérangeant et perturbant (et pas seulement pour les paroles), et un rock musclé qui n’est pas sans rappeler les emportements d’un Noir désir ou d’un Saez.


Chaque titre de cet album est un uppercut en pleine face, pas seulement parce que les mots sont justes, parfois poétiques, parfois carrément politiquement incorrects (la chanson « Mise en bouche » bien sûr évoquant de manière assez explicite la pédophilie dans les milieux religieux et politiques).


Prohom s’attaque non seulement à la société de manière générale (une critique de l’Homme moderne depuis sa naissance jusqu’à sa mort dans « Ça oublie d’aimer »), mais aussi à des faits de société un peu plus précis et surtout aux travers de l’humanité moderne dont il dresse un portrait sombre et sans pitié en seulement quelques titres : le démantèlement en bonne et due forme d’un couple à travers l’histoire de « Georges », l’alcoolisme à travers l’histoire du personnage « Accoudé au bar » qui se dit que « l’homme en face est son seul et meilleur, qu’à force de boire il en a deux et c’est très bien ainsi » ; et ce sont parfois des paroles amères mais toujours aussi percutantes sur la solitude, la culpabilité, le doute…


Tout un florilège de personnages traverse cet album teinté d’un humour noir grinçant, d’une maîtrise de la langue française (jeux de mots, styles et tournures), qui hausse cet album au rang des plus importants disques de rock français des années 2000’s.

Justine-Coffin
7
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le 1 févr. 2017

Critique lue 220 fois

3 j'aime

Justine-Coffin

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