Paramour
7.3
Paramour

Album de Jeanne Balibar (2003)

La chanson française à texte. Est-il besoin de préciser « à texte » ? La pochette donne la couleur. Titre poétique. C’est calme, et intériorisé. Guitare électrique presque trop chaude vu les enjeux, ça enfle l’espace. Une reverb digne de grands espaces désertiques, et la chanteuse qui chantonne dessus. Les non habitués vont trouver ce genre d’effort timide, pour ne pas dire plus. Le Tour Du Monde. Elle voudrait faire le tour du monde. Elle le dit, en tout cas. Et quand le rythme accélère un petit peu, c’est juste un balancement, pas de secousse pop. Restons maître du texte. Pas Dupe. Variété, et fière. Et si un mâle vient la rejoindre, ça se poursuit dans la rêverie, et le farniente. Tout droit être au service du texte : My Blue Eyes. Et ça ne bougera plus, et on aura vite fait le tour. La guitare fera du note à note, pour mieux sortir du mix, l’ambiance sera feutrée, électro plus qu’électrique. La voix de Jeanne, légère, en retrait, feutrée, déclame plus qu’elle ne danse. Lady Your Room. On est dans le plan du crooner, qui fait son rêve américain, celui du chanteur/acteur. Tempo figé. Pour l’écouter, autant garder que le texte. Pas ma daube, honnêtement. Quand tous les morceaux se ressemblent à ce point. Quand la demi-teinte domine à ce point, sans espoir de sortie. Et sa prose qui ne m’emballe pas des masses non plus, de A à Z. Quand la guitare égrène un même riff, avec la même réverbe immobile, à chaque morceau du même effet. Je ne m’endors pas, mais il suffirait de me pousser un petit peu, et…hop !


 Album, projet qui se laisse aller au fil de l’eau de l‘écoute. Et les arrangements laissent beaucoup de place au vide du mystère. Ou à un académisme outrancier. Laisser le chant libre à la chanteuse qui n’en est pas une, au registre assez restreint, pas mis en valeur par les chansons. Seule la parole fait foi en mots et mots. Orphée. L’arrangeur se laisse aller un petit peu, ça s’amplifie, c’est plus riche, plus de superpositions de couleurs, même « ternies ». C’est pas la nostalgie, mais la solitude peut-être ? Quand la tristesse se meut en musique d’ambiance, ça ne me fait pas vibrer. Et en 14 morceaux ! C’est beaucoup. 
Tu Dors. (Non, pas encore !) Morceau avec une distorsion qui me sort de l’ennui dans lequel j’allais sombrer. Le batteur me rappelle qu’il est toujours là. Chanson française d’auteur, c’est sûr. Un brin intello. Avec un sérieux affiché. Et des textes profanes et mystérieux à la fois. Et quand on pense qu’on aura un peu plus de son, on a de la disto. Ça donne un jus particulier qui peut faire effet. Un effet qui devient vite prévisible. Ça donne du cachet, mais après ? Du Waiting In The Parlour, (en anglais dans le texte), très pop rock à l’anglaise. Et la guitare électrique. On à l’impression que tous les morceaux ont étés écrits par elle, pour elle. Les autres…

Á partir de là, on peut écouter d’une oreille en faisant autre chose, c’est fait pour ça. La trompette bouchée, très cliché. Le sons de synthés trippants, Safe Place. Un peu pierre dépolie…d’or et d’argent. Ne Change Rien. Une boîte à rythme qui se joue de la stéréo. Une pop qui ne se démord pas de sa raideur toute académique, c’est fait comme ça. These days, sonne presqu’original parce qu’il n’y à aucune vrai prétention à l’originalité. Trop à la surface des choses pour me faire triper sérieux. Pour ceux qui aiment les textes personnels, peu absorbants, un brin poétiques. Tête baissée, yeux clos, couleurs sourdes, paysage romantique, gris violacé. Dès la pochette on sait qu’on est prévenu. Et notre curiosité est à peine récompensée.
Je prends Orphée, qui à un mystérieux, enveloppant. Pas Dupe, pour sa déclaration franche et directe. Le reste c’est à l’envie. Et j’ai pas envie.

Angie_Eklespri
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le 22 juin 2016

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