Music Kills Me
6.5
Music Kills Me

Album de Rinôçérôse (2002)

chronique écrite en 2002 :


Leurs trois guitares conféreraient-elles le droit à Rinôcérose d'être considéré comme "rock" alors que les Montpelliérains n'en font pas à proprement parler ? La question peut en tout cas se poser d'autant plus à la simple lecture des titres de cet attendu nouvel album : on peut ainsi s'apercevoir que le rock est bel et bien le sujet autour duquel tourne ces douze titres. Tel le bolide crashé de la pochette, le rock est-il mort ? " Rinocerose " semble y réfléchir : " obsèques d'un guitar héros " ; " Brian Jones : last picture " ; " no, we are not experienced " (référence à Hendrix faut-il le rappeler). Avant de trancher et d'affirmer le contraire. " rinocerose " nous dresse l'inventaire de sa culture rock, assimile ce patrimoine avant de le réutiliser pour créer sa musique, nouvelle mais déférante quant à son héritage rock. Les montpelliérains en parfait alchimistes prennent le sample de " M " de Cure pour en faire un classique soul, le minimalisme de Suicide pour faire un hymne dance-floor, de reprendre la voix de Steve Marriott des Small faces pour proposer une version 2002 du Larzac sous acide. Qui peut se vanter de faire un morceau groove habité par un long solo de guitare ? A l'heure où Nolderise et Ginkgo ont repris avec talent cette formule de house jouée guitare-basse-batterie, " rinocerose " reprend sa place de leader. Et même si l'album n'évite pas certains écueils (Le single " Rock summer " ne fait pas dans la finesse et " it's time to go now " invite une flûte St Germainesque très opportuniste), " rinocerose " démontre que pour attaquer de front les dance-floors, le rock est votre meilleur allié. En tout cas, ça promet sur scène ! ! !

denizor
6
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le 13 déc. 2016

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