Momentum
7.6
Momentum

Album de Neal Morse (2012)

Alléluia ! Neal Morse est de retour et il est plutôt en forme. Entouré de ses fidèles Mike Portnoy et Randy George, notre joyeux drille s’est enquis de remettre le couvert un an à peine après la double ration de Testimony 2, l’album tribute Cover to Cover 2 et l’excursion festive de Flying Colors. Le stakhanovisme incarné, mais on connaît déjà l’histoire. Pour Momentum ce fut pourtant un peu différent. Lorsqu’il invite ses deux compères début 2012 pour deux semaines d’enregistrement, Neal Morse n’a rien à leur proposer. Peu adepte de la procrastination aigue, il compte alors sur la situation d’urgence et le collectif réuni pour libérer les forces créatives.

Le pari est risqué mais quand « Momentum » dégaine sa mélodie entraînante, son style si reconnaissable et un solo de guitare signé Paul Gilbert, on sait dans quelle marmite nous venons de tomber. Le petit voyage dans le temps orchestré par le formidable « Thoughts, part 5 » (suite du titre mythique signé avec Spock’s Beard) creuse son sillon le plus fertile, entre riffs hargneux et harmonies vocales débridées. Sculptural. Les rengaines suivantes retrouvent des chemins plus classiques, que ce soit dans la ballade acoustique avec violon (« Smoke & Mirrors », « Freak ») ou le folk rock sympatoche (« Weathering Sky »).

Mais l’affaire qui attirera l’amateur éclairé de rock progressif à tiroirs restera bien l’exercice de haute voltige attendu, ce « World Without End » de presque 34 minutes, un périlleux voyage qui offre toujours le risque de se ramasser une gamelle. Il n’en sera rien. Introduction pleine d’emphase, cousine de TRANSATLANTIC, des morceaux de bravoure en veux-tu, en voilà (attention à la digestion), solo de basse, guitares aiguisées (avec la découverte Adson Sodré), la partition s’avère pleine d’orgueil bien placé, de rafales, de fougue avec cette étonnante capacité à toujours retomber sur ses pattes.

Rien de nouveau sur le papier argueront les contempteurs de tous poils. Évidemment ! Neal Morse use et abuse une nouvelle fois des mêmes artifices mais avec quelle maîtrise. Et si Momentum s’inscrit plus dans la continuité de Lifeline (2008) que des exceptionnels Question Mark (2005) et Sola Scriptura (2007), on se laisse une nouvelle fois prendre au jeu... ce qui ne lasse pas de surprendre.
AmarokMag
8
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le 30 sept. 2012

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