Marble Skies
6.2
Marble Skies

Album de Django Django (2018)

Lorsque démarre la chanson "Marble Skies", en ouverture à la fois suave et pétaradante du troisième album de nos petits chouchous de Django Django, on ne peut pas s'empêcher de se dire que, ça y est, cette fois, les londoniens électro-psychédéliques ont trouvé la martingale : après un premier album incroyablement créatif dans son mélange de genre - du rock psyché au dance-floor en passant par BO d'un film imaginaire de Tarantino - et donc un peu fatigant sur la distance, et un second essai terriblement ambitieux, complexe et donc... encore une fois fatigant sur la distance, voilà donc le virage pop franchement pris sur ce "Marble Skies" (l'album). Les trois morceaux suivants, épatants, soyeux, jouissifs, aussi parfaits pour une party envapée que pour une descente nocturne, tous feux éteints, sur la Motorway de nos éternels fantasmes adolescents, nous confortent dans notre assurance : Django Django est à nouveau frais et excitant, comme on dit, et plus synonyme de plaisir superficiel que de migraines conceptuelles. Un peu comme New Order à leur grande époque de "Blue Monday", voici un groupe qui réussit le crossover entre indie rock et dance music ("In Your Beat"), mais un crossover adapté à notre époque encore largement plus barrée (musicalement) que les décennies précédentes. Le problème - car il y en a un, encore une fois - est que, peu à peu, l'album perd de son tranchant, de sa pertinence, que les chansons se succèdent et se ressemblent un peu trop, qu'une certaine fadeur perce derrière la perfection de la production. Impossible de pointer du doigt la moindre faute grossière dans "Marble Skies", l'album souffre seulement d'un épuisement graduel de sa faculté à surprendre, et encore plus à émerveiller : avouons qu'on ne pensait pas écrire cela un jour d'un groupe aussi créatif que Django Django, mais peut-être que le groupe a cette fois trop essayé de plaire à tout le monde, de peur de continuer à effrayer le "grand public" avec sa réputation un tantinet "intello"... Bref, le nirvana ce sera pour une autre fois. Pour leur quatrième album peut-être ? Les bougres en sont bien capables !


[Critique écrite en 2018]


Cette critique (et bien d'autres) est disponible sur Benzine : https://www.benzinemag.net/2018/02/13/django-django-marble-skies/

Créée

le 12 févr. 2018

Critique lue 287 fois

7 j'aime

Eric BBYoda

Écrit par

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7

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