Le début des années 2000 marque un tournant pour le Comando Fada marseillais du Massilia Sound System. Gari Greú et Lux B – accompagnés de Blú – forment le Oaï Star. Un groupe de punk-rock pour s'amuser, crier, amuser les foules et se faire plaisir. Jali, aka Papet J, monte de son côté Les Dj du Soleil et revient ainsi au fondement du sound-system, une sono, un micro et voga la galere.


Tatou, aka Moussu T, le parisien plus marseillais que tous les marseillais s'intéresse de plus en plus à l'histoire de sa ville. De ses villes : Marseille et La Ciotat.


Depuis 1984, à travers ses disques et ses ragga baleti, le Massilia Sound System explique à qui veut l'entendre que connaître son histoire et sa langue, c'est aller vers l'universel et s'ouvrir au monde. On pourrait dire que cette idée est le point de départ de Moussu T e lei Jovents. Nous avons donc ici Tatou au chant et aux textes, et Blú à la guitare, banjo. On retrouve aussi sur Mademoiselle Marseille le brésilien Jamilson da Silva aux percussions.


Cet album est hanté par le fantôme de Claude Mac Kay, écrivain jamaïcain, et de son roman Banjo, dont l'intrigue se déroule dans le Marseille des années 20, entre clubs de jazz, clandestins, et trafiques en tous genres. L'atmosphère de ce Marseille d'autrefois frappe Tatou : les cultures, les langues et les hommes qui se rencontrent et se confrontent, c'est le Marseille qu'il aime, sans doute celui qu'il a idéalisé.


Musicalement, Mademoiselle Marseille oscille entre le reggae – bien plus discret ici que chez Massilia ! –, les balades occitanes, les musiques latines, les opérettes Provençales, les traditions du monde et le blues bien sûr !! Comme à son habitude, Tatou mêle l'occitan et le français pour nous raconter saynètes de la vie quotidienne, poésies emplie de tendresse, histoire d'amour.


Moussu T e lei Jovents nous livre ici un premier album baigné de douceur et emprunt de nostalgie. Une belle déclaration d'amour à la cité phocéenne, carrefour des cultures du monde entier.


Un album qu'on se plait à écouter et fredonner les jours de spleen, quand l'envie de voyager vient nous titiller. Les embruns des calanques Ciotadennes et le bruit de la vie marseillaise viennent chatouiller les oreilles et ça fait du bien !

Lorelei_sc
8
Écrit par

Créée

le 15 déc. 2017

Critique lue 68 fois

1 j'aime

Lorelei_sc

Écrit par

Critique lue 68 fois

1

Du même critique

L'Homme qui n'aimait plus les chats
Lorelei_sc
10

« ... une graine qu'on ne voit pas encore germer... »

Trouver les mots à poser à côté de ceux d'Isabelle, ceux qui sauront parler de cette histoire si joliment offerte ne va pas être facile. Néanmoins, je vais essayer ! L'essence d'un livre, ce n'est...

le 18 déc. 2019

4 j'aime

2

Places Where We Go in Dreams (EP)
Lorelei_sc
8

Rêves glacés

C'est un dimanche caniculaire. Un dimanche dans le noir d'une maison en pierre à la recherche d'un peu de fraîcheur. Un dimanche suffocant. L'image fait son apparition entre deux pages d'un bouquin,...

le 20 juil. 2018

4 j'aime