Albert en mode Free Jazz

Pour les amateurs de jazz plutôt versés vers le Be bop, le style New Orleans ou le Swing, ce n'est pas l'album le plus plaisant qu'il soit.
Le moins que l'on puisse dire est que le saxophoniste part dans tous les sens.

Pourtant Albert avait ses lignes directrices et des envies d'hommages :
- à Coltrane : le morceau le plus mélodique, du moins au début. Et pourtant cela ressemble souvent à une belle cacophonie composée de cuivres (saxo et trompette) mais aussi de basse et de violon. Le tout opérant en mode vibrato.
Les puristes me pardonneront : je suis fan de la période "pré-free jazz" du Trane. Cqfd.
- Change Has Come : dans ce morceau, il butine des mélodies dansantes slaves ou caucasiennes au milieu d'improvisations où j'ai eu du mal à retrouver gammes et harmonies.
- aux marches orchestrales typiques de la Nouvelle Orléans (Truth Is Marching In)
- aux chants et musiques religieuses, d'enterrement notamment (Our prayer).

Bref je n'ai rien contre Ayler mais j'ai eu franchement du mal à dépasser 40mn d'écoute.
Nous sommes à un degré bien plus anarchique que le New Jazz ou le Free Jazz en terme de bataille de sons !
Il est en quelque sorte le "dyslexique" du Jazz. A ceci près qu'il le fait en conscience.

Conclusion : une fuite sans envie de retour pour l'amateur peu accoutumé à ce style décousu ;-)