Le concert de NIRVANA au fond, qui a marqué l'histoire du rock

NIRVANA vient d'être pris dans la tempête médiatique, Kurt Cobain n'a pas encore réalisé que son NEVERMIND défit les lois de la gravité par sa formule miraculeuse du à l'alignement des planètes : Métal Underground et pop léché, qui ringardise le hard FM et la pop synthé mainstream. Il s'en tape comme de son vieux pull troué .Finalement, avec le temps, cela s'apparente davantage à un accident qu'à un coup calculé par Cobain dans les grandes largeurs. Le song- writter génial n' a pas pu prévoir aussi loin, ce qui au final l'a détruit petit à petit au fil du temps. Ce concert s'apparente finalement à la plus haute marche de l'escalier avant la dégringolade de son leader charismatique ( pouvait-il en être autrement?). Le concert commence (comme souvent avec Nirvana) par une reprise d'un groupe que Cobain apprécie beaucoup les Vaselines JESUS DOESN'T WANT ME FOR A SUNBEAM version metal qui désarçonne le public mais qui est diablement efficace par sa mélodie pop. Pas le temps de souffler ANEURYSM annonce la couleur ( Rareté à l'époque avant la sortie du Best OFf INCESTICIDE) elle est stratosphérique! Que dire ? On prends une gifle! Elle symbolise tellement le songwritting génial de son créateur torturé, que l'on se prends à réver : des chansons aussi bonnes voir meilleures que celles de NEVERMIND existent bel et bien! DRAIN YOU suivi de SCHOOL enfoncent le clou, ces deux compo sont aussi percutantes que géniales, le public de la fosse enchaine les pogos comme conscient qu'il vit un moment unique : une révolte adolescente. Peut-être aussi significatives de cette rage que SMELLS LIKE TEEN SPIRIT qu on ne présente plus et qui représente l hymne rock d'une génération executé ici comme si c'était la dernière fois qu'elle était joué: un pur instant de grâce. Avant SMELLS...FLOYD THE BARBER est joué à la place de IN BLOOM est confère une ambiance punk rock destructurée des plus cool. Dave Grohl derrière les futs enchaine les uppercuts, on se demande comment la batterie ne tombe pas en mille moceaux sous ces déflagrations aussi violentes. ABOUT A GIRL et POLLY éclairent de leur bonté la salle ébahis, Kurt Cobain serait donc un fan des Beatles? Kurt Cobain avant d'être chanteur , guitariste ou poète au texte plus que minimaliste, incohérent de surcroit, est davantage un putain de songwriter qui a force d'ingérer des disques, a appris à maitriser les codes pop beatlesien sous la pluie et le brouillard d'Aberdeen. Devenir Rock critic à 24 ans n'est pas si courant à une époque où les radios s'en foutent comme de l'an 40 ( quels radios programment régulièrement EN 1991 Pixies, Sonic Youth, Mudhoney, Soudngarden, Meat Puppets, Melvins, , Black Flag, THE Wypers, Fang etc...?). Mais revenons au concert, BREED Met fin à la douceur de POLLY sous un déluge de riffs de guitare , le trio Guitare, Basse Batterie confèrent à l'ensemble a vitesse harmonique du trio jusqu'à l'implosion. C'est donc ça le secret créatif de NIRVANA! Mélanger le son des Sex Pistols et Black SABBATH! Nos oreilles ne sont pas prêtes de s'en remettre d'autant plus que la voix metallique de Cobain et sa présence destructurée sur scène en rajoutent une couche. SLIVER est brillante, peut-être la chanson pop la plus efficace de son auteur torturé, qu'elle ne figure pas sur Nevermind est un petit miracle en soi étant donné qu'elle en synthétise tous les codes. LOVE BUZZ reprise aux Shoking Blue permet de désaccorder les guitares dans un élan juvénile frénétique , puis LITHIUM subjugue par sa noirceur folk un brin entêtante (elle semble remplacer dans l'esprit la doublette IN BLOOM et COME AS YOU ARE les deux chansons stars absentes du concert) mais c'est bien avec le trio de fin BEEN A SON, NEGATIVE CREEP ,ON A PLAIN que nirvana implose en plein vol: Quel raffut! BLEW clôt en beauté ce set stratosphérique. Que c'est-il passé? Ces chansons de son auteur malingre sont d'une telle qualités, qu'elles bouleversent nos certitudes et les codes de la pop. ce qui frappe le plus c'est l'energie et la posture sans concession que nous propose ce groupe. Il aurait été marrant de voir NIRVANA dans une autre vie pourquoi pas en 1977 sur scène au milieu des sex pistols, ramones ou clash, le trio n'aurait pas détonné! Chose qu'il fera quelques années plus tard avec les Buzzcoks. Le rappel commence, Kurt Cobain exprime l'esprit redneck et lance les premières notes de RAPE ME. Cette version est ma préféré elle fait la part belle à l'émotion avec ses accents folks et son rythme tranquille et le solo de guitare court-circuité confère à l'ensemble une justesse appréciable elle fini sur le cris primal de COBAIN (IN UTERO avant l'heure). Puis c'est le chaos: TERRITORIAL PISSINGS déjanté suivi de la destroy ENDLESS NAMELESS ou les musiciens détruisent leurs instruments dans une violence inouî. Qu'on se le dise , c'est un moment d'eternité que vient de nous offrir ce groupe et puisqu'il fallait une chute, accordons-nous pour préciser que oui NIRVANA était davantage un groupe Garage punk aux accents pop que Hard rock aux accents Heavy metal.

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le 15 janv. 2021

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