Les mélanges de genre improbables ne sont pas bien rares en musique, avec des résultats souvent très variables. J'en veux pour exemple Lindsey Sterling, qui réussi à mêler habilement sonorités criardes et profonde vacuité artistique.
Aussi aurais-je été grandement perplexe au moment d'aborder ce groupe qui se propose de mélanger gangsta rap et bluegrass si je n'avais pas :
1°) Découvert un de leurs morceaux au générique de l'excellente série Justified
2°) Pensé que le rap est un genre relativement adapté à toutes sortes de mariages (je cherche d'ailleurs toujours un accordéoniste et un crooner pour mon projet GangstaMusette).
Et au final, c'est plutôt une bonne surprise. Les instrus sont parfois un peu caricaturales mais fonctionnent globalement bien, les flows cartonnent comme il faut, les refrains aux mélodies country apportent de la personnalité, l'ensemble est dynamique et file bien la pêche.
Si Lightning On The Strings ne fracture décidément pas un trio de membres locomoteurs à un palmipède anatidé commun, il pourrait intéresser les amateurs de rap US qui cherchent des instrus organiques qui sentent bon l’Amérique redneck, et constitue un album idéal pour vous accompagner dans des tas de moments de la vie quotidienne, comme battre un record de développé couché, faire votre entrée sur le ring pour la finale du championnat WBO des poids moyens ou encore, traquer les crocodiles du bayou avec un fusil de chasse.