Les Lys brisés par denizor

Barbara Carlotti semble venir d'une autre époque. Son élégance naturelle et sa voix distinguée avaient séduit Bertrand Burgalat qui avait produit le premier mini-album de la blonde chanteuse. Barbara Carlotti en élève de Barbara et de Françoise Hardy écrit et compose. Fort bien d'ailleurs, dans un style impressionniste qui fait si souvent défaut à ladite Nouvelle chanson Française. A telle enseigne que l'on tique un peu dès lors qu'elle utilise des images un peu faciles ("Nicole Croisille sur la Croisette…" sur Cannes). Et puis contrairement à tous les Bénabar et Delerm de la Terre, Barbara Carlotti a pour elle de chiader autant ses textes que sa musique. Après Burgalat, c'est BenoÎt Rault (Ben's Symphonic Orchestra) qui produit.

Un choix idéal pour un musicien multi-instrumentiste qui a la double culture électrique et acoustique. Les arrangements sont chiadés au possible et utilisent aussi bien des wurlitzers que des cors anglais. La petite musique de jour s'écoute délicatement mais révèle petit à petit sa complexe mécanique, son savant et sensible assemblage. Le disque mérite donc d'être écouté (et pas seulement "entendu") et fort (et pas seulement "en fond sonore"). Au risque de passer à côté de quelques subtilités. La fascination pour les années 60-70, le point d'ancrage de la musique, lui fait reprendre en français A rose pour Emily des Zombies et ressembler à Gainsbourg le temps d'un D'accord. A si toute la Chanson Française, pouvait ressembler à Barbara Carlotti…