Je suis intimement persuadé qu'il y a une quinzaine d'années, si Bénabar s'était présenté avec cet album face aux producteurs il se serait fait remballer fissa.

Bénabar fait parti de cette catégorie de chanteur dont la plume et l'inspiration se sont tarie après 2 albums.

On sent quand même une intention de bien faire. La dualité dans la chanson "politiquement correct" entre les beaux discours et la phrase "je t'emmerde" est amusante, mais de là à en faire une chanson...

On note certaines idées avec "Les râteaux", chanson construite un peu façon "les cravates" de Fersen mais le talent en moins. L'humour est fadasse et le tout tombe bien vite à l'eau. Il n'en reste rien après écoute.

J'ai trouvé qu'il y avait de très bonnes intentions également dans "moins vite", chanson sur la fuite du temps qui accompagne nos enfants qui grandissent, mais que c'est maladroit ! Si le thème est bon et me parle particulièrement, le texte et la musique ne suivent pas. Quelques phrases sortent tout de même et sonnent pas mal aux oreilles :
-"de précieux cailloux au fond des poches"
-"On vous dépose à la crèche un matin, on vous récupère en CM1"
Mais 2 phrases sur toute une chanson, ça fait pas lourd.
Très sincèrement, il n'y avait pas plus joli à trouver comme refrain que "moins vite, moins vite" ?
Ca sonne mal, c'est pas harmonieux et c'est simplement pas beau.

Le défaut principal de cet album, c'est qu'on a le sentiment que Bénabar se fout de ce qu'il chante. Les mélodies sont inexistantes. Rien n'est agréable à l'oreille. D'ailleurs, une fois l'écoute de l'album terminée s'en suit une sorte de platitude maussade. Rien ne se détache, le tout semble construit le long d'un fil ennuyeux et monocorde.

Et si on s'attarde sur les paroles, de façon général, c'est extrêmement maladroit. Il essaye d'émouvoir avec des mots de tous les jours, ceux qu'on emploi au quotidien sans y faire réellement attention. Et comme les thématiques abordées sont celles du quotidien (machine se trouve moche, bidule s'est fait plaqué, mon enfant grandi trop vite...) on a l'impression d'écouter un pote au bistrot qui se lamente en faisant le clown triste pas drôle.

Et quand il essaie de nous émouvoir, Bénabar se plante totalement et sombre dans le ridicule le plus absurde. "Les mirabelles", qui se veut un espèce de sous "Avec le temps" n'est finalement qu'une chanson sans fond. On parle de la disparition de l'être cher et de l'oubli qui s'installe, mais on tombe finalement dans une énumération sans fin des évènements pathétiques et banals de la vie d'un mec comme les autres. C'est juste nul. D'autant qu'il arrive à nous replacer des paroles d'anciennes chansons. ( "J'ai prié Dieu d'exister", dans l'album précédent c'était "j'ai prié Dieu pour qu'il existe").


Donc voici la musique morne et morose d'un artiste qui n'a plus grand chose à nous dire.

Il parait que Bénabar est excellent sur scène, mais si c'est pour qu'il nous chante ça, se sera sans moi.
villou
3
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le 21 sept. 2012

Modifiée

le 21 sept. 2012

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villou

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