Sur le papier, la rencontre de deux producteurs avec une pléiade d'invités aussi divers que variés pouvait effrayer. On imaginait déjà le CD : un énorme pudding, tape-à-l-oeil dans sa démesure, indigeste dans ses effets. Plus soda frelaté qu'alcool fort en somme. Eh bien première bonne surprise, ce "laid back galerie" est plutôt cohérent. Même si les deux protagonistes trouvent que les les années 80 n'ont pas été révolutionnaires pour la musique, c'est pourtant dans cette période qu'ils puisent leur inspiration : Cure parfois (Someday's another day), New Order souvent (Wrong reason, déjà pillé par les publicitaires), la new wave pop tout le temps ; même si certains titres parmi les plus réussis sonnent plus dark (Comes a time ou Lonely nites) Ginger Ale s'offre même l'impertinence de reprendre Siouxsie and The Banshees joignant aux guitares initiales des synthés rutilants. Même si l'album ne brille pas forcément toujours par sa profondeur, on apprécie immédiatement le légèreté des mélodies, un album qui va au delà du simple exercice de style. Ces titres sont littéralement de "l'electro-pop", qui plus est de bonne facture. Et quel plaisir de retrouver ici leurs invités toujours recommandables : Johan Asherton (ici plus crooner que troubadour), Angèle a.k.a. Klima (déjà guest pour Laudanum), Matthieu Malon (tiens, justement...), Sondre Lerche et même Etienne Daho. Pas toujours un alcool fort mais le meilleur des sodas.