Labyrinths
6.8
Labyrinths

Album de Polinski (2011)

Tout comme Rien, 65daysofstatics est un groupe de guitares. Mais pas que, chez ces autres post-rockeux, l'électronique est souvent utilisé en support et Paul Wolinski, guitariste et clavieriste du quatuor anglais, traduit bien la double énergie étroitement imbriquée de 65daysofstatics. Dans Polinski, Wolinski est seul et il abandonne, la partie guitare de son être pour accentuer et rendre énorme son côté claviers/machines. Un peu comme chez Câlin, Labyrinths commence par un titre totalement inspiré par les années 80, un 1985 - Quest sorte de pastiche de thème de série avec sa mélodie est outrageusement soulignée par des accords plaqués de synthé. Polinski en est alors au niveau du pastiche. Sympathique mais dispensable. Sur le suivant, Slitches, avec sa voix vocodée, ses grosses programmations et son refrain accrocheur, est un possible tube d'electro-pop. , Efficace mais banal. A ce moment-là , on commence à faire la moue.


Pourtant la suite va prendre une ampleur nouvelle et l'Anglais va devenir plus ambitieux, gardant en grande partie ses sonorités synthétiques krautrock ou 80's mais utilisées d'une manière nettement plus moderne. Polinski trouve son style : une electronica mélancolique dopée aux amphétamines techno. Avec l'Anglais, il y a un piano, des programmations carillonnantes, des nappes à la dérive, une tentation certaine à la musique cinématique. Mais ce tissage électronique , est emporté dans une folie rave qui , remonte à la surface comme un tsunami hallucinogène. C'est valable sur, Tangents, ça l'est encore plus sur, Like Fireflies ou Kressyda, véritablement le genre de morceau qui vous fait mouiller la chemise dans un défoulement salvateur.


Polinski apparaît être dans une posture médiante et presque contradictoire : cohabite ainsi vrai , un compositeur dans le sens classique du terme - et pouvant ainsi être créateur de BOs de films - et un vrai électronicien amateur de gros sons fait pour vous soulever le corps : le premier peut risquer une emphase un peu pompière mais le second le sauve de cet écueil en le ramenant à une énergie animale. c'est le cas sur les morceaux cités qui pourraient obtenir le label d'ITM, intelligent Techno Music ; ça l'est aussi sur le plus down tempo, Awaltztoflight, l'ombre d'Aphex Twin, vient parasiter une mélodie touchante mais casse-gueule. Bref, ça partait moyen et ça finit fort.

denizor
7
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le 31 août 2015

Critique lue 30 fois

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