King’s Mouth, l’opéra Rock flamboyant des Flaming Lips

On sait les Flaming Lips, et principalement son leader Wayne Coyne, amateurs de constructions alambiquées pour ne pas dire tordues avec toujours ce caractère psychédélique et expérimental que l’on retrouve dans la plupart de leurs productions. On se souvient par exemple qu’en 2011, à l’occasion d’Halloween, les Flaming Lips avaient sorti en tirage limité un single d’une durée de 24 heures ; une performance aussi barrée que géniale présentée trois ans plus tard dans un format album (7 Skies H3). Depuis, le groupe a alterné le très bon (The Terror) et le banal (Oczy Mlody), s’offrant même, en 2014, le luxe de reprendre avec beaucoup d’humour et de folie les Beatles (With a Little Help from My Fwends) après, on s’en souvient, avoir revisité le Dark Side of the Moon des Pink Floyd en 2009. Tout ça mis bout à bout – sans compter les géniaux et inusables The Soft Bulletin (1999), Yoshimi Battles the Pink Robots (2002) – donne un petit aperçu d’une discographie toujours surprenante, d’une richesse et d’une diversité remarquable, qui compte à ce jour une quinzaine d’albums et que vient logiquement compléter King’s Mouth.


Cet opéra rock et baroque est à ranger parmi les belles réussites du groupe. Un album en forme de conte raconté par Mick Jones des Clash dans lequel le groupe fait preuve de fulgurances comme on n’en avait plus entendues depuis The Terror. Se succèdent ainsi durant 41 minutes des chansons pop rock psychédéliques, mid-tempo, aux mélodies intenses et lancinantes, au beats lourds et pachydermiques, dans des ambiances tout droit sorties de l’Angleterre Pop des années 66-69… au meilleur des Beatles, des Who (Tommy ?) et bien sur du Pink Floyd dont l’ombre plane toujours et encore sur le groupe.


Onirique et bouleversant, King’s Mouth est bien plus qu’un album concept, c’est une œuvre pleine, une sorte de fête foraine dans laquelle on se promène, tantôt sur des montagnes russes tantôt dans un train fantôme… une œuvre sensible et belle tout droit sortie du cerveau de ce fou génial qu’est Wayne Coyne.
Assurément pas le disque le plus glamour de l’année, mais sans doute le plus beau, le plus psyché le plus épatant depuis bien longtemps.
https://www.benzinemag.net/2019/08/28/kings-mouth-lopera-rock-flamboyant-des-flaming-lips/

BenoitRichard
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le 10 sept. 2019

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Ben Ric

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